La règle des 2 mètres pendant le Covid : une nouvelle étude révèle pourquoi elle n’était pas toujours suffisante
Auteur: Simon Kabbaj
On s’en souvient tous comme si c’était hier. Ces autocollants sur le sol, ces files d’attente interminables où l’on devait se tenir à 2 mètres les uns des autres. On pensait que c’était la règle d’or pour se protéger du Covid-19. Mais si on vous disait que cette règle n’était pas toujours la bonne ? Une nouvelle étude, menée par des esprits curieux, vient de révéler un détail surprenant que personne n’avait pris en compte : la température de la pièce.
Des étudiants à l'origine de la découverte
Selon science.org, cette histoire, c’est celle de deux étudiants américains de l’Université du Massachusetts, Ruixi Lou et Milo Van Mooy. Comme beaucoup de monde, ils se sont posé une question toute simple : mais d’où vient cette règle des « 6 pieds » (environ 2 mètres) ? Alors, quand ils ont eu la chance de mener leur propre recherche, ils ont décidé de creuser le sujet. Leur curiosité est à l’origine d’une découverte assez folle.
Une expérience ingénieuse : des mannequins qui font la queue
Étudier une vraie file d’attente, c’était trop compliqué et potentiellement dangereux. Alors, ils ont eu une idée aussi simple que géniale. Ils ont imprimé des mannequins en 3D et les ont placés sur un tapis roulant pour simuler une file qui avance. Pour imiter la respiration, et même la toux, des cylindres attachés aux mannequins libéraient de fines gouttelettes colorées. Cela leur a permis d’observer précisément comment les particules se déplaçaient dans l’air, une chose que la plupart des anciennes études, souvent statiques, n’avaient pas faite.
La surprise : le rôle caché de la température
Et ce qu’ils ont trouvé était, selon leurs propres mots, « vraiment surprenant ». Le facteur le plus important, c’était la température de la pièce. Dans une pièce bien climatisée, où il fait frais, notre souffle chaud monte vers le plafond, emportant avec lui les microbes qui finissent par se disperser sans danger. Mais dans une pièce plus chaude, autour de 28°C, quelque chose de différent se produit.
Le piège de la chaleur : un 'courant descendant'
Dans une pièce où la température ambiante est proche de celle de notre corps, notre souffle ne monte plus aussi bien. Les chercheurs ont observé un « effet de courant descendant ». Les particules porteuses du virus, au lieu de s’élever, peuvent flotter à hauteur de visage. Quand la file d’attente avance, la personne derrière vous peut alors marcher directement dans ce nuage de microbes que vous venez de laisser. La distance de 2 mètres ne suffit plus.
Ce n'est pas une science exacte
La vitesse de marche des gens et la ventilation de la pièce jouent aussi un rôle. L’étude, publiée dans la prestigieuse revue Science Advances, nous montre une chose essentielle : il n’y a pas de règle magique qui nous garde en sécurité à 100%. Comme le dit le Dr Varghese Mathai, l’auteur principal de l’étude, « la dynamique des fluides de l’air est merveilleusement complexe et notre intuition nous trompe souvent, même pour quelque chose d’aussi simple que de faire la queue ».
Conclusion : une leçon pour les futures pandémies
Selon la source : science.org