Un sucre venu des abysses, des profondeurs de l’océan où la lumière du soleil ne pénètre jamais. Des chercheurs viennent de découvrir qu’un composé sucré, produit par une bactérie des grands fonds, a un pouvoir incroyable : il peut forcer les cellules cancéreuses à s’autodétruire. Une découverte qui pourrait ouvrir la voie à de tout nouveaux traitements contre le cancer.
La découverte d'un sucre pas comme les autres : EPS3.9
Ce sucre miracle s’appelle EPS3.9. Il est produit par une bactérie marine du nom de Spongiibacter nanhainus. Les chercheurs ont réussi à isoler cette molécule de sucre à longue chaîne et ont découvert qu’elle avait une capacité fascinante : elle peut s’accrocher à la membrane des cellules cancéreuses (en particulier les cellules de leucémie) et déclencher un processus de mort cellulaire bien particulier, la pyroptose. C’est comme si ce sucre possédait la clé pour actionner l’interrupteur d’autodestruction des cellules malades.
La 'pyroptose' : quand la cellule explose pour sonner l'alarme
La pyroptose, ce n’est pas une mort cellulaire normale et silencieuse. C’est une mort « enflammée » et spectaculaire. La cellule commence par gonfler, puis elle éclate littéralement. En explosant, elle libère des signaux inflammatoires qui agissent comme une véritable sirène d’alarme pour notre corps. Ces signaux alertent et activent notre système immunitaire, qui arrive alors en renfort pour nettoyer les cellules mortes et, au passage, attaquer les autres cellules cancéreuses qui se trouvent à proximité. Le sucre ne fait donc pas que tuer la cellule, il transforme la tumeur en un signal qui appelle nos propres défenses à la rescousse.
L'océan, une véritable pharmacie sous-marine
Et ce sucre n’est que la pointe de l’iceberg. L’océan est une mine d’or pour la médecine. Saviez-vous qu’un puissant antidouleur, le Ziconotide, vient du venin d’un escargot de mer ? Ou qu’un traitement contre certains cancers (sarcome et cancer de l’ovaire), la Trabectédine, est extrait d’une créature marine appelée l’ascidie ? On peut aussi citer l’Eribuline, issue d’une éponge des profondeurs japonaises, utilisée contre le cancer du sein. La mer regorge de trésors médicaux qui n’attendent que d’être découverts.
Pourquoi les profondeurs sont-elles si spéciales ?
Mais pourquoi ces créatures marines produisent-elles des substances si puissantes ? Parce qu’elles vivent dans des environnements extrêmes. Dans le noir absolu, sous une pression énorme, elles ont dû évoluer de manière unique pour survivre, se défendre contre les prédateurs ou les infections. Ces conditions les ont forcées à développer des armes chimiques naturelles, des composés uniques qu’on ne trouve nulle part sur terre et qui ont des effets biologiques très puissants.
Et maintenant ? Les prochaines étapes pour ce sucre miracle
Attention, on en est encore qu’au tout début. La recherche sur l’EPS3.9 est très prometteuse, mais il reste beaucoup de travail. Les scientifiques doivent maintenant tester son efficacité sur différents types de cancer et s’assurer qu’il est sans danger pour l’homme. La prochaine grande étape, ce seront les essais cliniques sur les humains. C’est seulement à ce moment-là qu’on saura si ce sucre des profondeurs peut réellement devenir un traitement contre le cancer.
Préserver ces trésors : les 'banques' de la mer
Pour pouvoir étudier ces organismes sans piller les océans, les chercheurs du monde entier construisent des « biobanques ». Ce sont des sortes de bibliothèques du vivant qui contiennent des échantillons génétiques de ces bactéries, algues et autres organismes rares des grands fonds. Grâce à ces banques et aux techniques modernes, ils peuvent ensuite reproduire ces composés en laboratoire, sans avoir à retourner constamment pêcher ces trésors dans les profondeurs.
Conclusion : l'océan, un allié inattendu contre le cancer
Selon la source : news-medical.net