Des scientifiques découvrent sur Mars un minéral inconnu jamais observé sur Terre
Auteur: Simon Kabbaj
On pense connaître Mars. On a des photos, des rovers qui s’y baladent… Et pourtant, la planète rouge est encore pleine de mystères. Des scientifiques viennent de faire une découverte qui pourrait bien nous obliger à revoir nos livres de science : ils pensent avoir trouvé un minéral totalement inconnu sur Terre, juste à côté du plus grand canyon du système solaire. Un indice de plus sur le passé tumultueux de Mars, et peut-être, sur la possibilité qu’elle ait abrité la vie.
Le secret caché dans les roches martiennes
Ce n’est pas tous les jours qu’on pense découvrir un nouveau minéral. Celui-ci a été repéré grâce à sa « signature spectrale » unique, une sorte d’empreinte digitale lumineuse. Il s’agit d’un sulfate de fer d’un genre particulier. L’équipe d’astrobiologistes, dirigée par Janice Bishop de l’institut SETI, l’a trouvé près de Valles Marineris, une immense cicatrice qui barre l’équateur de Mars. Et ce n’est pas un hasard : c’est un endroit où les scientifiques pensent que de l’eau a coulé il y a très longtemps.
Le soufre : une machine à remonter le temps
Pour comprendre l’importance de cette découverte, il faut savoir que le soufre, sous forme de minéraux appelés sulfates, est une véritable clé pour lire le passé de Mars. Sur Terre, ces minéraux se dissolvent facilement dans l’eau. Mais sur Mars, qui est devenue sèche depuis des milliards d’années, ces sulfates sont restés à la surface, comme des archives géologiques. Les étudier, c’est un peu comme ouvrir un livre sur l’histoire ancienne de la planète, à l’époque où elle avait encore de l’eau.
L'enquête au cœur du grand canyon
L’équipe de chercheurs, dont les travaux ont été publiés dans la revue Nature Communications, a donc examiné de près ces zones riches en sulfates. Ils ont remarqué des couches de dépôts très étranges. À la surface, des sulfates contenant beaucoup d’eau (polyhydratés), et en dessous, d’autres types de sulfates, dont ce fameux ferric hydroxysulfate qui a attiré leur attention. Cette superposition de couches n’est pas due au hasard, elle raconte une histoire.
Les expériences en laboratoire révèlent des indices cruciaux
Pour comprendre comment ce minéral a pu se former, les scientifiques l’ont recréé en laboratoire. Et les résultats sont passionnants. Ils ont découvert deux choses très importantes. Premièrement, ce minéral n’a pu se former qu’à de très hautes températures et en présence d’oxygène, ce qui suggère fortement une origine volcanique. Deuxièmement, la réaction chimique qui crée ce minéral… produit de l’eau ! Une activité volcanique ancienne qui libère de l’eau, voilà qui change beaucoup de choses.
Un minéral officiellement 'nouveau' ?
Alors, est-ce vraiment un nouveau minéral ? Selon Janice Bishop, c’est très probable. Il a une « structure cristalline unique » et une stabilité thermique qui ne correspondent à rien de connu. Mais il y a une règle en géologie : pour qu’un minéral soit officiellement reconnu et porte un nom, il doit aussi être trouvé quelque part sur Terre. Tant qu’on ne l’a pas trouvé chez nous, il reste un « candidat minéral », un nouveau type de roche martienne.
Conclusion : de nouvelles pistes pour la recherche de vie
Selon la source : gizmodo.com