Le zoo de Columbus refuse de payer : une nouvelle taxe de 1$ déclenche la colère
Auteur: Mathieu Gagnon
Imaginez un peu la scène : le célèbre zoo de Columbus et sa ville voisine, Liberty Township, sont aujourd’hui en plein conflit. La raison de cette discorde ? Une toute petite taxe de 1 dollar. Mais cette petite somme a suffi à mettre le feu aux poudres. Le zoo de Columbus et de l’Aquarium a décidé de ne pas se laisser faire et a porté l’affaire devant la justice. C’est une histoire qui montre que même les plus petits montants peuvent cacher de grands principes.
D'où vient cette fameuse taxe ?
Pour bien comprendre, il faut savoir que cette taxe n’est pas sortie de nulle part. Elle provient d’une nouvelle loi, la House Bill 315, qui a été adoptée en avril 2024. Cette loi autorise les municipalités comme Liberty Township à prélever jusqu’à 1 dollar sur chaque billet d’entrée des grands lieux de rassemblement. L’objectif, selon la ville, est de l’aider à payer les frais liés à la sécurité : police, pompiers, et services d’urgence qui interviennent sur le site du zoo. Sur le papier, ça peut sembler juste, mais le zoo n’est pas du tout d’accord.
Le zoo se défend : "nous ne sommes pas une salle de concert"
Le principal argument du zoo est simple : cette loi ne devrait pas s’appliquer à lui. Dans les documents juridiques, le zoo explique que la loi vise des lieux comme les théâtres, les salles de concert ou les espaces de divertissement. Or, le zoo se voit différemment. Il se définit comme « une institution d’éducation et de conservation des animaux ». Pour eux, leur mission n’est pas la même que celle d’une salle de spectacle. Ils estiment donc ne pas faire partie des « lieux éligibles » décrits par la loi.
Un détail technique qui pourrait tout changer
Il y a un autre point, un peu plus technique, mais très important. La loi précise que la taxe ne peut s’appliquer qu’aux lieux situés sur des terrains qui sont exemptés d’impôts fonciers. C’est une sorte de contrepartie. Mais le zoo affirme qu’une partie de ses terrains n’est justement pas exemptée et qu’il paie déjà des impôts dessus. D’après leur logique, si une partie du terrain est imposable, alors tout le zoo ne peut pas être considéré comme un « lieu éligible » à cette nouvelle taxe. C’est un argument astucieux qui pourrait faire pencher la balance en leur faveur.
Une question de gros sous
Le zoo a aussi fait les comptes, et la différence est énorme. Avec cette taxe de 1 dollar par visiteur, la municipalité pourrait récolter près de 2 millions de dollars chaque année, vu le nombre de personnes qui visitent le zoo. En face, le coût réel des services d’urgence (police, pompiers) que la ville fournit au zoo est d’environ 260 000 dollars par an. Pour le dire simplement, c’est comme si on vous demandait de payer presque 8 euros pour un service qui n’en coûte qu’un seul ! Le zoo trouve cette différence complètement disproportionnée.
Ce que le zoo demande concrètement à la justice
Face à cette situation, le zoo a fait des demandes très claires au tribunal. Premièrement, il veut qu’un juge déclare officiellement que le zoo n’est pas un « lieu éligible » selon les termes de la loi. Deuxièmement, il demande une injonction, c’est-à-dire une décision de justice pour empêcher la municipalité de commencer à percevoir cette taxe. En gros, ils veulent que tout soit mis en pause le temps que la justice décide si cette taxe est légale ou non dans leur cas précis.
Conclusion : plus qu'une simple taxe, une question de principe
Pour Tom Schmid, le président et directeur général du zoo, cette affaire va bien au-delà de l’argent. Il a déclaré que c’était une question de « défendre nos visiteurs, notre mission et notre travail dans l’éducation et la conservation ». En tant qu’organisation à but non lucratif, le zoo bénéficie d’une exemption fiscale qu’il considère comme essentielle. Se battre contre cette taxe, c’est aussi, pour lui, protéger ce statut pour toutes les autres associations de l’Ohio. Au final, c’est une question de principe : le zoo se bat pour préserver son identité et sa mission première, qui est de prendre soin des animaux et d’éduquer le public.
Selon la source : independent.co.uk