On a l’habitude de lever les yeux au ciel en été, espérant y voir une pluie d’étoiles filantes ou la pleine lune majestueuse. Pourtant, en 2025, l’un des événements astronomiques les plus singuliers sera justement une absence : la Lune Noire, un phénomène aussi discret que fascinant qui se produira le 23 août.
Qu'est-ce qu'une lune noire, au juste ?
Pour comprendre ce qu’est une Lune Noire, il faut revenir aux bases. Chaque mois, la Lune nous offre son ballet de phases, ce cycle d’environ 29,5 jours qui va de l’ombre à la lumière. La pleine lune, tout le monde connaît : elle est entièrement éclairée, positionnée à l’opposé du Soleil par rapport à la Terre. Son contraire exact est la nouvelle lune.
Lors de cette phase, notre satellite se trouve entre la Terre et le Soleil. Sa face illuminée nous tourne le dos, la rendant invisible à l’œil nu. Elle se lève et se couche avec le Soleil, perdue dans l’éclat du jour.
Une simple question de calendrier
Tout est une question de calendrier, en somme. Une année terrestre ne correspond pas exactement à un nombre entier de cycles lunaires. En une année, la Lune fait environ 12,37 fois le tour de la Terre. Ce petit décalage, ce « 0,37 » en trop, s’accumule.
Conséquence : la plupart des années comptent 12 nouvelles lunes (et 12 pleines lunes), mais certaines en ont 13. C’est cette nouvelle lune « supplémentaire » qui, selon sa définition, peut être qualifiée de Lune Noire.
Dans l'ombre de la lune bleue
Le concept vous dit sans doute quelque chose pour son équivalent lumineux : la « Lune Bleue ». L’expression, passée dans le langage courant, désigne une pleine lune supplémentaire. La Lune Noire, c’est un peu sa cousine de l’ombre, un terme qui a d’ailleurs un passé un peu ésotérique.
Utilisé il y a des siècles dans les cercles astrologiques pour désigner un hypothétique second satellite caché de la Terre, le nom a été repris plus récemment par les astronomes amateurs pour nommer cette nouvelle lune additionnelle.
Saisonnière ou mensuelle : une affaire de définition
Comme pour la Lune Bleue, il y a débat sur la définition exacte. Une Lune Noire peut être « mensuelle », c’est-à-dire la seconde nouvelle lune à se produire au cours d’un même mois calendaire. C’est un événement qui arrive environ tous les 29 mois.
Elle peut aussi être « saisonnière » : la troisième nouvelle lune d’une saison qui en compte quatre (la plupart n’en ont que trois). Ce cas de figure est un peu plus rare, se produisant tous les 33 mois environ. Et c’est précisément ce qui nous attend en août 2025.
Un rendez-vous rare à ne pas manquer... en regardant ailleurs
Notez-le donc dans vos agendas. La dernière Lune Noire remonte à peine à quelques mois, mais c’était une mensuelle. Celle du 23 août 2025 sera saisonnière, et il n’y en aura pas d’autre, ni mensuelle ni saisonnière, avant une autre Lune Noire saisonnière en 2027. Celle-ci précédera d’ailleurs la spectaculaire éclipse solaire du 2 août 2027.
à quoi bon s'en préoccuper ?
Mais alors, si on ne peut rien voir, et qu’il n’y a même pas d’éclipse cette fois-ci, quel est l’intérêt ? Paradoxalement, l’atout majeur de la Lune Noire réside dans son effacement. Sans la pollution lumineuse de la Lune, le ciel nocturne se révèle dans toute sa splendeur.
C’est une invitation. Une toile de fond parfaite pour observer les pluies de météores, les constellations lointaines ou la Voie Lactée. Parfois, le plus beau spectacle est celui que permet une absence.
Selon la source : iflscience.com