Le sauveteur qui a tenté de sauver l’homme coincé dans une grotte raconte pourquoi c’était impossible
Auteur: Simon Kabbaj
C’est une histoire qui hante l’Amérique depuis plus de dix ans. Celle de John Edward Jones, un jeune père de famille, mort après 27 heures d’un calvaire inimaginable, coincé la tête en bas dans une fissure de la grotte de Nutty Putty, dans l’Utah. Son corps n’a jamais pu être récupéré. Récemment, l’un des sauveteurs, le dernier à l’avoir vu vivant, a brisé le silence pour expliquer pourquoi il était tout simplement impossible de le sauver.
Qui était John Edward Jones ?
John, 26 ans, était étudiant en médecine, un mari aimant et bientôt père pour la deuxième fois. Passionné de spéléologie, il décide en 2009 de partir explorer la grotte de Nutty Putty avec son frère Josh et des amis. Cette grotte, très populaire auprès des amateurs, venait tout juste de rouvrir au public. Il ne se doutait pas que cette expédition serait sa dernière.
L'erreur de navigation fatale
Après avoir exploré une première grande salle, le groupe cherche un passage plus difficile, le fameux « Canal de Naissance ». C’est là que tout bascule. John s’engage dans un passage non cartographié, croyant être sur le bon chemin. Il s’enfonce la tête la première dans une fissure verticale extrêmement étroite, de seulement 25 centimètres sur 45. Il est coincé.
27 heures de lutte et d'espoir
Ce qui a suivi est une course contre la montre désespérée. Plus de 100 sauveteurs se sont relayés pendant 27 heures pour tenter de le sortir de là. Ils ont essayé de le tirer avec un système de cordes et de poulies, mais la position et l’étroitesse du passage rendaient chaque tentative vaine et douloureuse. John, la tête en bas, voyait son état se dégrader d’heure en heure.
Le témoignage glaçant du dernier sauveteur
Brandon Kowallis, un explorateur de grottes expérimenté, est arrivé sur les lieux vers la fin des efforts de sauvetage. Il a raconté que l’état de John se détériorait rapidement. « Il était entre conscience et inconscience et a commencé à parler de voir des anges et des démons autour de lui », a-t-il écrit sur son blog. Ses jambes avaient des spasmes et sa respiration était gargouillante, signe que du liquide s’accumulait dans ses poumons.
'Pratiquement impossible' : le constat terrible
Après avoir évalué la situation, le constat de Kowallis était sans appel. Sortir John de là était « pratiquement impossible ». « Même si nous pouvions le mettre en position horizontale, il aurait ensuite dû manœuvrer dans les sections les plus difficiles du passage. S’il avait été conscient et en pleine possession de ses moyens, il y avait une chance infime qu’il y arrive. Mais même dans ce cas, ça s’annonçait mal ». Sortir un homme inconscient de 95 kilos de cette fissure semblait tout simplement irréalisable.
Les derniers moments
Malgré tout, l’équipe a continué à se battre, essayant même de creuser la roche au marteau-piqueur. Pendant ce temps, la famille de John lui envoyait des messages d’encouragement par radio. Sa femme lui a parlé pendant 5 à 10 minutes, lui disant qu’elle avait un sentiment de paix, que tout irait bien. Peu de temps après, Kowallis est retourné vérifier les signes vitaux de John et a aidé un secouriste à prononcer son décès. John était mort d’un arrêt cardiaque et d’asphyxie.
Conclusion : une tombe scellée pour l'éternité
Selon la source : dailymail.co.uk