8 facteurs de risque du cancer de la tête et du cou qui ne sont pas liés au tabac
Auteur: Simon Kabbaj
Quand on parle de cancer de la tête et du cou (gorge, bouche, nez…), on pense tout de suite à la cigarette. C’est vrai, le tabac est le grand responsable. Mais ce que beaucoup de gens ignorent, c’est qu’il y a de plus en plus de cas chez les non-fumeurs. C’est une tendance qui inquiète les médecins et qui montre que d’autres facteurs, parfois surprenants, sont en jeu. Alors, quels sont ces autres ennemis qui se cachent derrière ces cancers ? En voici 8 à connaître.
1. L'infection au HPV
C’est l’un des plus grands facteurs de risque aujourd’hui. Le papillomavirus humain (HPV), en particulier le type HPV-16, est directement lié aux cancers des amygdales et de la base de la langue. Ce type de cancer peut toucher des personnes jeunes, en bonne santé et non-fumeuses. La bonne nouvelle, c’est qu’il répond souvent mieux aux traitements que les cancers causés par le tabac. Selon les CDC américains, le HPV serait à l’origine de 60 à 70% de ces cancers aux États-Unis. D’où l’importance de la vaccination précoce chez les adolescents.
2. La pollution de l'air
Vivre dans une grande ville peut augmenter votre risque. Les polluants présents dans l’air, comme le dioxyde d’azote ou les particules fines (PM2.5), peuvent enflammer et endommager les cellules de nos voies respiratoires. Une étude de 2023 a montré un lien entre une exposition à long terme aux PM2.5 et un risque plus élevé de développer un certain type de cancer du nez. Les citadins sont donc vulnérables, même s’ils n’ont jamais fumé.
3. L'exposition professionnelle
Votre lieu de travail peut aussi être une source de danger. Les personnes exposées à des produits chimiques comme l’amiante, le formaldéhyde, la poussière de bois ou le nickel ont un risque beaucoup plus élevé de développer des cancers du nez, de la gorge ou du larynx. Ces substances sont courantes dans des métiers comme la menuiserie, la construction ou la métallurgie.
4. Une mauvaise hygiène bucco-dentaire
Cela peut paraître surprenant, mais une mauvaise hygiène bucco-dentaire peut créer un terrain favorable au cancer. Les bactéries peuvent provoquer des infections et une inflammation chronique des gencives. Cette irritation constante peut entraîner des changements cellulaires et affaiblir les défenses immunitaires de votre bouche, facilitant la multiplication des cellules nocives. Un simple brossage de dents et l’utilisation de fil dentaire tous les jours peuvent donc réduire considérablement votre risque.
5. Le reflux gastro-œsophagien (RGO)
Les personnes qui souffrent de reflux acide chronique, où l’acide de l’estomac remonte continuellement dans l’œsophage et la gorge, sont plus à risque. Avec le temps, cet acide peut provoquer une inflammation et des modifications cellulaires qui augmentent le risque de développer des cancers du pharynx et du larynx. Une étude a montré un lien clair entre le RGO et un risque plus élevé de ces types de cancers.
6. D'autres infections virales
Le HPV n’est pas le seul virus à surveiller. Le virus d’Epstein-Barr (EBV), connu pour causer la mononucléose, a été lié au cancer du nasopharynx. Le virus peut rester endormi dans le corps pendant des années avant de contribuer à des changements malins dans les cellules. De plus, un système immunitaire affaibli (à cause du VIH ou d’un traitement immunosuppresseur) augmente aussi le risque.
7. Le diagnostic tardif
C’est un cercle vicieux. Comme la plupart des gens associent ces cancers au tabac, les non-fumeurs ont tendance à ignorer les premiers symptômes, pensant que ce n’est rien de grave. Résultat : le diagnostic est souvent posé à un stade avancé, rendant les traitements moins efficaces. Les médecins insistent : tout symptôme subtil (mal de gorge persistant, enrouement, boule dans le cou…) qui dure plus de deux semaines doit faire l’objet d’une consultation.
8. La génétique
Enfin, même si c’est moins courant, certaines mutations génétiques héritées peuvent vous prédisposer à ces cancers. Si vous avez un parent proche (père, mère, frère, sœur) qui a eu un cancer de la gorge, du larynx ou de la bouche, surtout à un jeune âge, votre risque est plus élevé. On ne peut pas changer ses gènes, mais on peut agir sur son environnement et son mode de vie pour se protéger.
Conclusion : la prévention, la meilleure des armes
Selon la source : mayoclinic.org