L’image a de quoi surprendre, voire inquiéter. Depuis quelques mois, des témoignages émergent de plusieurs jardins américains : des écureuils à l’allure étrange, couverts de plaies et de zones sans poils, aussitôt surnommés ‘écureuils zombies’. Un spectacle désolant pour ces rongeurs d’ordinaire si vifs et attachants.
La véritable nature du mal
Derrière ce surnom de film d’horreur se cache en réalité une maladie bien connue des spécialistes : la fibromatose de l’écureuil. Il s’agit d’un virus, de la famille des poxvirus, qui provoque l’apparition de tumeurs cutanées. Ces excroissances, qui ressemblent à de grosses verrues, peuvent parfois suinter, conférant à l’animal cette apparence si particulière qui alarme les riverains.
Un sort funeste ? Pas toujours
Si le spectacle est pénible, le pronostic n’est heureusement pas toujours fatal pour ces petits rongeurs. Dans la plupart des cas, leur système immunitaire finit par prendre le dessus et les tumeurs régressent d’elles-mêmes en quelques semaines. Le risque mortel survient surtout lorsque les excroissances gênent la vision ou l’alimentation de l’animal, ou, plus rarement, quand la maladie atteint les organes internes.
L'homme, un accélérateur involontaire
Alors, pourquoi cette impression d’une recrudescence ? Les experts pointent une cause inattendue : nos propres jardins. Plus précisément, les mangeoires à oiseaux que beaucoup installent avec les meilleures intentions du monde. En attirant de nombreux écureuils au même endroit, ces points de nourrissage deviennent des foyers de contamination idéaux, un peu comme les transports en commun à l’heure de pointe pour la grippe humaine.
Un simple contact suffit
Le mécanisme est simple, presque mécanique. ‘Un écureuil malade mange à la mangeoire, et sa salive se dépose sur les graines’, explique Shevenell Webb, biologiste de la faune, au *Bangor Daily News*. ‘Un autre écureuil arrive, entre en contact avec cette salive, et le voilà potentiellement infecté.’ La proximité forcée par ces points de nourriture fait tout le travail du virus.
Faut-il intervenir ? La réponse des experts
Face à un animal visiblement souffrant, le premier réflexe est souvent de vouloir aider. Pourtant, les spécialistes sont formels : il ne faut surtout pas toucher ou tenter de capturer un écureuil atteint. D’une part, le virus n’est absolument pas transmissible à l’homme. D’autre part, comme l’animal guérit souvent seul, une intervention humaine causerait un stress inutile et potentiellement dangereux pour lui comme pour vous.
un écosystème fragile
Ce phénomène n’est pas sans rappeler celui des ‘lapins Frankenstein’, observés eux aussi aux États-Unis et atteints d’un autre virus provoquant des tumeurs impressionnantes. Ces cas nous rappellent que la nature, même dans nos jardins, a ses propres dynamiques, parfois cruelles, et que nos interactions avec elle, même bienveillantes, ne sont jamais sans conséquences.
Selon la source : ladbible.com