On la croyait reléguée aux livres d’histoire, souvenir lointain du Moyen Âge. Pourtant, la peste vient de faire une réapparition très remarquée en Californie, où un résident de South Lake Tahoe a été infecté. Si ses jours ne sont plus en danger, ce cas isolé a suffi à réveiller une anxiété latente et à rappeler que certaines maladies anciennes n’ont jamais vraiment disparu.
Une piqûre en pleine nature
Tout a commencé, semble-t-il, par une banale escapade en camping. L’homme aurait été piqué par une puce porteuse de la bactérie Yersinia pestis, probablement lors d’une promenade dans une zone boisée. Ces puces vivent le plus souvent sur des rongeurs sauvages, comme les écureuils ou les chiens de prairie, qui constituent le réservoir naturel de la maladie. Une simple piqûre, et le piège s’est refermé.
Le comté d’El Dorado, où les faits se sont produits, n’est pas totalement surpris. Les autorités sanitaires locales savent que la bactérie circule à bas bruit dans la faune de la région, particulièrement en altitude. C’est un risque connu, bien que faible.
Les autorités sur le qui-vive
Loin de céder à la panique, les services de santé ont profité de ce cas pour marteler les consignes de prévention. Des gestes simples, mais essentiels. La consigne est claire : ne pas approcher ni nourrir les rongeurs sauvages, même s’ils semblent inoffensifs. Il est aussi conseillé d’utiliser des répulsifs et de s’assurer que les animaux domestiques, chiens comme chats, sont bien traités contre les puces avant toute balade en forêt.
Un mal pas si lointain
Si l’alerte peut surprendre dans un pays industrialisé, elle n’est pas totalement inédite. Aux États-Unis, on dénombre en moyenne sept cas de peste humaine chaque année, principalement dans les États ruraux de l’Ouest comme le Nouveau-Mexique, l’Arizona ou le Colorado. Des zones où la nature est reine et où les contacts entre humains et faune sauvage sont plus fréquents.
Ce cas californien est donc moins une anomalie qu’un rappel statistique. Le risque zéro n’existe pas, même pour des maladies que l’on pense éradiquées.
Une maladie qui n'a jamais vraiment disparu
Car la peste, n’en déplaise à notre mémoire collective, n’est pas une relique du passé. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est formelle : elle sévit toujours de manière endémique dans certaines régions d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud. Entre 1990 et 2020, près de 50 000 cas humains ont été signalés à travers le globe. Un chiffre qui, sans être alarmant, témoigne de sa persistance.
Bubonique ou pulmonaire : les deux visages de l'infection
Il n’y a pas *une* peste, mais plusieurs formes. La plus connue, la peste bubonique, se transmet par piqûre de puce. Elle provoque fièvre, frissons et l’apparition de ganglions très enflés et douloureux, les fameux « bubons ». Sans traitement, elle peut être mortelle, mais elle répond aujourd’hui très bien aux antibiotiques.
Beaucoup plus redoutable, la peste pulmonaire se transmet d’homme à homme par voie aérienne. Ses symptômes s’apparentent à une pneumonie sévère et son évolution est fulgurante. Heureusement, elle est aussi beaucoup plus rare.
un avertissement sanitaire
Le patient de South Lake Tahoe, lui, est en voie de rétablissement. Son histoire se termine bien, grâce à un diagnostic rapide et un traitement antibiotique efficace. Mais ce cas californien, finalement, agit comme un rappel à l’ordre. Il nous rappelle que la vigilance reste de mise, et que la nature, même dans les parcs les plus idylliques, a ses propres règles. Un avertissement sur notre vulnérabilité face à des ennemis que l’on pensait, à tort, définitivement vaincus.
Selon la source : passeportsante.net