Ce magnifique oiseau dans votre jardin pourrait pourtant symbole de malheur si vous le rencontrez

Au printemps, nos jardins deviennent de véritables auberges pour oiseaux. On y croise plein de têtes connues, n’est-ce pas ? Il y a bien sûr le moineau domestique, toujours affairé, le merle noir et son chant si mélodieux qui nous réveille le matin. On ne peut pas oublier la petite mésange bleue, une véritable boule d’énergie vive et colorée. Et comment ne pas sourire en voyant le rougegorge et son poitrail orange vif, si familier et si curieux ? C’est tout ce petit monde qui fait le charme de nos jardins à cette saison.

Et puis, il y a lui. Le geai. Il ne passe pas inaperçu. C’est un oiseau de taille moyenne, avec un plumage vraiment spectaculaire. Imaginez un peu : un dos un peu rosé, une tête blanche rayée de noir, et surtout, des touches d’un bleu électrique éclatant sur ses ailes. Il fait partie de la même famille que les corbeaux et les pies, les corvidés, connus pour leur grande intelligence. D’ailleurs, le geai est un animal très malin, avec une mémoire d’éléphant, ou presque.

Ce qui est fascinant avec le geai, c’est sa capacité à imiter les sons. Il peut reproduire le chant d’autres oiseaux, mais aussi des bruits plus surprenants comme le miaulement d’un chat ou même… une sonnerie de téléphone ! C’est un véritable artiste. Mais il a une autre réputation, un peu moins glorieuse. Le geai est connu pour être un pilleur de nids. Il n’hésite pas à voler les œufs ou les oisillons des autres oiseaux pour se nourrir. Un comportement qui, vous allez le voir, a beaucoup contribué à sa mauvaise réputation.

Si vous avez déjà entendu un geai, vous savez de quoi je parle. Son cri n’a rien de musical. C’est un son rauque, fort et plutôt strident. On dirait presque une alarme. Pour beaucoup de gens, ce cri est angoissant et désagréable. Ce n’est pas le genre de chant d’oiseau qu’on a envie d’entendre au réveil. Et selon les vieilles légendes, ce cri n’est jamais anodin ; il serait là pour nous avertir de quelque chose.

Alors, pourquoi tant de méfiance ? Eh bien, depuis des siècles, le geai est considéré comme un oiseau de mauvais augure. Sa manie de voler les œufs des autres lui a valu d’être associé à l’idée de perte ou de vol imminent. On dit que si un geai s’installe dans votre jardin ou près de chez vous, il faut se méfier. De plus, son cri perçant serait l’annonce d’un événement malheureux ou de futures difficultés. C’est une superstition tenace qui a traversé les âges.

Dans certaines traditions, on allait même plus loin. Le geai était vu comme un complice des esprits maléfiques, un oiseau capable de « porter l’œil », c’est-à-dire de jeter un mauvais sort. Alors, bien sûr, aujourd’hui, on sait que c’est un oiseau comme un autre, qui suit simplement son instinct pour survivre. Mais il faut avouer que son regard perçant et son comportement de voleur ont de quoi marquer les esprits ! Mieux vaut rester sur ses gardes, comme disaient les anciens, juste au cas où.

Au final, le geai est un oiseau à double facette. D’un côté, une splendeur de la nature, avec ses couleurs incroyables et son intelligence remarquable. De l’autre, le poids de siècles de superstitions qui en font un messager de malheur. Alors la prochaine fois que vous en croiserez un, que choisirez-vous de voir ? La beauté éblouissante de ses plumes bleues ou un avertissement venu du ciel ? Après tout, c’est peut-être simplement à nous de décider ce que nous voulons croire.