Cette protéine qui fait vieillir notre mémoire, et si on avait trouvé la solution ?
Auteur: Mathieu Gagnon
On a tous connu ça. Chercher un mot qui reste sur le bout de la langue, oublier un nom qu’on connaît pourtant par cœur… Avec l’âge, ces petits oublis peuvent devenir une source d’inquiétude. On se dit que c’est normal, que c’est le temps qui passe. Mais si ce n’était pas une fatalité ? Figurez-vous que des scientifiques viennent de faire une découverte qui pourrait tout changer. Ils ont mis le doigt sur un suspect, un acteur clé du vieillissement de notre cerveau. Et ça, c’est une nouvelle qui donne de l’espoir.
Le coupable enfin démasqué : la protéine FTL1
Alors, qui est ce fameux coupable ? Il porte un nom un peu barbare : la protéine FTL1. Pour faire simple, son travail dans notre corps, c’est de gérer le fer. Le fer, c’est essentiel, mais comme pour tout, l’excès est un poison. Des chercheurs de la prestigieuse Université de Californie ont remarqué quelque chose de fascinant : avec l’âge, cette protéine s’accumule dans notre cerveau, et plus particulièrement dans la zone de la mémoire, l’hippocampe. C’est un peu comme si un employé zélé se mettait soudain à entasser des dossiers inutiles au point de bloquer tout le bureau.
L'expérience qui a tout prouvé chez les jeunes
Pour être sûrs de leur coup, les scientifiques ont mené une expérience assez parlante sur des souris. Ils ont pris des souris jeunes, pleines de vie et à la mémoire vive, et ils ont artificiellement augmenté le niveau de cette protéine FTL1 dans leur cerveau. Le résultat a été sans appel. C’était incroyable, vraiment. Ces jeunes souris ont commencé à montrer des problèmes de mémoire habituellement observés uniquement chez les souris âgées. Elles peinaient à se souvenir, à s’orienter… En somme, on les avait fait vieillir prématurément, juste en touchant à cette seule protéine.
Et si on pouvait inverser la tendance ?
Mais alors, la question qu’on se pose tous : si on peut faire vieillir, peut-on aussi rajeunir ? C’est là que ça devient vraiment intéressant. Les chercheurs ont fait l’expérience inverse. Ils ont pris des souris plus âgées, qui avaient naturellement un taux élevé de FTL1 et des soucis de mémoire. Cette fois, ils ont réussi à réduire la quantité de cette protéine dans leur cerveau. Et là, miracle ! Leurs capacités se sont améliorées de façon spectaculaire. Leur mémoire et leurs fonctions cognitives sont redevenues bien meilleures. C’est la preuve que ce déclin n’est peut-être pas irréversible.
Le secret : une histoire d'énergie dans nos neurones
D’accord, mais comment ça marche concrètement ? Pourquoi cette protéine nous fait-elle perdre la tête ? En fait, elle s’attaque directement à la source d’énergie de nos cellules du cerveau, les neurones. Chaque neurone a besoin de carburant pour fonctionner, pour transmettre des informations et pour créer des souvenirs. Il semble que l’accumulation de FTL1 vienne gripper la machine. Elle empêche nos neurones de produire correctement de l’énergie. Sans énergie, ils fonctionnent au ralenti, et notre mémoire en paie le prix. C’est aussi simple et aussi terrible que ça.
Une lueur d'espoir qui tient dans une molécule
Face à ce constat, on pourrait se sentir un peu démuni. Mais les chercheurs ont une dernière carte dans leur manche. Ils ont identifié une molécule qui pourrait bien tout changer. Son nom est le NADH. C’est une sorte de vitamine, essentielle à la production d’énergie dans nos cellules. Ils ont découvert que donner un supplément de NADH aux cellules du cerveau permettait de contrer les effets négatifs de la protéine FTL1. C’est comme si on ajoutait de l’huile de haute qualité dans un moteur qui commence à gripper pour qu’il retrouve toute sa puissance. C’est une piste thérapeutique très, très sérieuse.
Conclusion : alors, une pilule miracle pour demain ?
Calmons-nous tout de suite, il ne s’agit pas d’un remède miracle disponible demain en pharmacie. Pour l’instant, tout cela a été observé sur des souris. Le chemin est encore long avant de pouvoir l’appliquer à l’homme. Mais ne boudons pas notre plaisir : c’est une avancée fondamentale. Comprendre *pourquoi* notre mémoire flanche, c’est la première étape, la plus importante, pour trouver un jour comment la préserver. Cette découverte sur la protéine FTL1 et le NADH ouvre une porte immense. Une porte vers un avenir où vieillir ne rimerait plus forcément avec oublier.
Selon la source : boingboing.net