Des kilos qui s’installent sans crier gare, alors que rien, ou presque, n’a changé dans votre quotidien. C’est une situation frustrante que beaucoup connaissent, et qui laisse souvent perplexe face à la balance. Et si la réponse ne se trouvait pas uniquement dans l’assiette, mais aussi, et peut-être surtout, dans notre tempérament ?
Quand la personnalité pèse sur la balance
L’idée peut paraître surprenante, mais elle est pourtant étayée par plusieurs travaux de long terme. L’une des études les plus citées, menée par la chercheuse Angelina R. Sutin, met en lumière une corrélation assez nette entre certains traits de personnalité et la variation de poids sur plusieurs années. Le principal accusé ? L’impulsivité.
Selon ses recherches, les personnes les plus impulsives auraient tendance à prendre jusqu’à 10 kilos de plus que les autres au fil des ans, sans forcément manger plus en quantité globale. Tout se jouerait dans le timing et le type d’aliments choisis.
L'impulsivité, un piège au quotidien
Céder à une fringale imprévue, craquer pour un dessert après un repas déjà copieux, ou simplement manger ses émotions après une journée difficile… Ce sont des scénarios familiers pour les profils les plus impulsifs. Leur difficulté à différer la gratification se heurte de plein fouet à un environnement moderne où la nourriture riche et accessible est partout.
Ce n’est pas une question de volonté, mais plutôt de fonctionnement cérébral. Le plaisir immédiat l’emporte sur les objectifs à long terme. Une lutte de tous les instants.
Le cocktail à risque : anxiété et désorganisation
L’impulsivité n’est pas la seule en cause. L’étude de Sutin pointe un autre duo particulièrement à risque : une forte tendance au névrosisme – c’est-à-dire une instabilité émotionnelle, une propension à l’anxiété – couplée à un manque d’organisation. Les personnes qui cochent ces deux cases sont plus susceptibles de tomber dans des cycles de régimes restrictifs suivis de périodes de « lâcher-prise ».
Ce mélange détonant mène souvent à des comportements alimentaires chaotiques, le tout alimenté par un sentiment de culpabilité. Un cercle vicieux bien connu qui fait souffrir le corps et l’esprit.
À l'inverse, le caractère qui protège
Heureusement, certains traits de caractère agissent comme un véritable bouclier. C’est le cas de la « conscience », un terme qui en psychologie désigne la rigueur, la discipline et la capacité à planifier. Les individus dits « consciencieux » ont une meilleure stabilité pondérale sur le long terme.
Pourquoi ? Simplement parce qu’ils organisent plus naturellement leurs repas, anticipent les tentations et intègrent plus facilement une routine sportive dans leur agenda. Ils ne sont pas surhumains, juste plus structurés. Sur la durée, cela fait toute la différence.
L'exception : le cas des extravertis
Le tableau serait trop simple sans une touche de complexité. Quid des extravertis ? Spontanés, sociables, ils sont par nature plus exposés aux apéros, restaurants et dîners entre amis, autant d’occasions de faire des écarts. On pourrait penser qu’ils sont plus à risque.
Pourtant, ce n’est pas systématique. Leur atout est de pouvoir canaliser cette formidable énergie sociale vers des activités saines : un sport d’équipe, une randonnée en groupe, ou des défis bien-être entre collègues. Plutôt que de combattre sa nature, mieux vaut composer avec.
se connaître pour mieux agir
Comprendre l’influence de notre propre caractère sur notre poids n’a rien d’une fatalité. Au contraire, c’est une grille de lecture qui ouvre de nouvelles pistes, bien plus personnelles et efficaces que les régimes universels. Une personne impulsive pourrait ainsi bénéficier d’un accompagnement centré sur la gestion du stress, tandis qu’un grand anxieux apprendrait à dissocier émotions et alimentation.
L’avenir est peut-être à une approche sur mesure, où l’on apprendrait à écouter autant sa tête que son estomac.
Selon la source : ma-grande-taille.com