Imaginez une ville, abandonnée à la jungle depuis des siècles, dont on ne connaissait l’existence que par de vieux récits. Une cité légendaire, connue comme le « Pays du Jaguar Blanc ». Pendant 300 ans, personne n’a pu la retrouver. Mais aujourd’hui, grâce à une lettre vieille de plus de trois siècles et à la persévérance d’un archéologue, la cité perdue de Sak-Bahlán a enfin été redécouverte au cœur de la jungle mexicaine.
L'histoire de Sak-Bahlán, le dernier refuge
Pour comprendre l’importance de cette découverte, il faut remonter le temps. En 1586, un peuple maya, les Lakandon-Ch’ol, est chassé de sa capitale par les colons espagnols. Pour survivre et échapper à la domination, ils s’enfoncent plus profondément dans la jungle et fondent une nouvelle ville : Sak-Bahlán, ce qui signifie le « pays du jaguar blanc ». Là, pendant un siècle, ils ont pu vivre en paix, loin des interférences espagnoles.
La chute et la disparition de la cité
Mais en 1695, leur chance tourne. Un moine franciscain, le frère Pedro de la Concepción, découvre la ville. Peu de temps après, elle est prise par les Espagnols et rebaptisée « Nuestra Señora de los Dolores » (« Notre-Dame des Douleurs »). Puis, en 1721, la ville est complètement abandonnée et avalée par la jungle. Pendant 300 ans, elle a disparu des cartes et de la mémoire des hommes.
La lettre, une carte au trésor vieille de 300 ans
C’est là qu’intervient l’archéologue Lozada Toledo, de l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire du Mexique (INAH). Il a eu une idée de génie. Il a repris une chronique écrite en 1698 par un autre moine, le frère Diego de Rivas, qui décrivait avec une relative précision comment se rendre à la cité et en repartir.
Le travail de détective de l'archéologue
Le frère De Rivas racontait dans sa lettre qu’il avait mis quatre jours de marche depuis Sak-Bahlán pour atteindre une rivière. En se basant sur les lieux mentionnés qu’il a pu géolocaliser, Lozada Toledo a fait le chemin inverse. Il a calculé la distance que des hommes pouvaient parcourir en quatre jours à cette époque, en tenant compte du terrain, de la végétation, et même du poids du matériel qu’ils transportaient. Il a ainsi pu définir une zone de recherche sur la carte.
Et au bout du chemin... la découverte !
Et son calcul était bon. Après une expédition qu’il a lui-même décrite comme « la plus ardue de sa vie », son équipe a trouvé les ruines. « À la fin, nous avons trouvé les preuves archéologiques, exactement à l’endroit que j’avais marqué », a-t-il déclaré, non sans fierté. La cité que personne n’avait vue depuis trois siècles était enfin retrouvée.
Conclusion : quand le passé nous parle encore
Selon la source : iflscience.com
Video : Discovery Channel