Elle prend un ibuprofène pour une césarienne, sa peau se détache sur 95 % de son corps
Auteur: Adam David
Un geste banal, presque un réflexe. Pour soulager les douleurs d’une césarienne, Aleshia Rogers, une jeune mère américaine, a pris un simple comprimé d’ibuprofène. Ce qu’elle ignorait, c’est que cet anti-inflammatoire en vente libre allait déclencher une réaction en chaîne dévastatrice, la menant aux portes de la mort.
L'engrenage des premiers symptômes
L’ibuprofène, Aleshia en avait déjà pris. Notamment pour ses règles douloureuses, comme des millions de femmes. Mais trois semaines après son accouchement en 2020, le scénario a basculé. Une fièvre, des douleurs diffuses, puis une éruption cutanée. Ses yeux, injectés de sang, la brûlaient atrocement. Aux urgences, on a d’abord pensé à une simple conjonctivite, avant de la renvoyer chez elle.
Le diagnostic qui fait basculer dans l'horreur
Le lendemain, le soulagement n’est pas venu. Au contraire. Son visage a commencé à enfler, sa respiration à se faire courte. Puis l’horreur absolue : des cloques sont apparues, sa peau se détachant par lambeaux. Le verdict est finalement tombé, aussi rare que terrifiant : nécrolyse épidermique toxique, ou syndrome de Lyell. Une réaction allergique fulgurante, très probablement provoquée par ce fameux comprimé.
Vingt et un jours entre la vie et la mort
Pour la sauver, les médecins n’ont eu d’autre choix que de la plonger dans un coma artificiel. Pendant 21 jours, son corps a lutté, frôlant la septicémie, alors que les pronostics ne lui donnaient que 10 % de chances de s’en sortir. Au total, 95 % de son épiderme s’est détaché. « Ma peau était morte… On appelait ça une mue », se souvient-elle. Un mot clinique pour décrire une épreuve d’une violence inouïe.
Le témoignage pour alerter, pas pour effrayer
Cinq ans ont passé. Si les séquelles physiques et psychologiques sont toujours là, Aleshia a décidé de transformer son traumatisme en message de prévention. « Je ne veux pas que les gens aient peur des médicaments », insiste-t-elle, « mais qu’ils soient conscients et attentifs ». Son histoire est un rappel brutal que même le plus anodin des traitements n’est jamais totalement sans risque.
La parole à l'expert : reconnaître les signaux d'alerte
Interrogé sur ce cas, le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste, confirme le caractère exceptionnel de ces réactions. Mais « exceptionnel » ne veut pas dire « inexistant ». Il évoque l’œdème de Quincke, le choc anaphylactique et, bien sûr, les syndromes cutanés graves comme celui qui a touché Aleshia. « Le syndrome de Lyell est comparable à une brûlure au troisième degré sur une large surface du corps, avec une mortalité de 20 à 30 % », précise-t-il.
Que faire en cas de doute ?
Alors, comment réagir ? Les symptômes d’alerte surviennent généralement une à trois semaines après la prise du médicament : fièvre, malaise, éruption cutanée douloureuse, puis des cloques et une atteinte des muqueuses (bouche, yeux). Le réflexe à avoir est simple et vital : arrêter immédiatement le traitement suspect et contacter le SAMU (15). Comme le martèle le Dr Kierzek, l’automédication est à proscrire absolument pour quiconque a déjà connu la moindre allergie médicamenteuse.
Selon la source : aufeminin.com