Le baron de la drogue mexicain Ismael « El Mayo » Zambada accepte de plaider coupable devant la justice fédérale.
Auteur: Mathieu Gagnon
C’est une page qui se tourne dans le monde sombre et violent du trafic de drogue. Ismael “El Mayo” Zambada, l’un des plus grands et des plus discrets parrains mexicains, s’apprête à faire face à la justice américaine. Son nom a fait trembler pendant des décennies, mais aujourd’hui, à 77 ans, il semblerait qu’il soit prêt à admettre ses crimes. Une nouvelle qui risque de faire grand bruit, bien au-delà des frontières du Mexique.
Qui est vraiment 'El Mayo' Zambada ?
Pour beaucoup, son nom est moins connu que celui de son célèbre partenaire, “El Chapo”. Pourtant, Ismael Zambada est considéré comme le véritable cerveau stratégique du cartel de Sinaloa. Pensez à lui comme le grand patron, le chef d’orchestre qui, pendant des années, a tiré les ficelles dans l’ombre. Avec Joaquín “El Chapo” Guzmán, il a transformé un petit groupe régional en l’une des organisations criminelles les plus puissantes et les plus redoutées de la planète.
Une cavale de plusieurs décennies prend fin
Imaginez passer toute une vie à échapper aux autorités du monde entier. C’était le quotidien d’El Mayo. Mais toute chose a une fin. L’année dernière, il a finalement été arrêté au Texas. C’est un peu la fin d’un mythe, celui du baron de la drogue insaisissable. À 77 ans, le voilà maintenant confronté à la justice américaine, loin de son empire.
Que va-t-il se passer au tribunal de Brooklyn ?
Lundi prochain, tout le monde aura les yeux rivés sur un tribunal fédéral à Brooklyn, New York. C’est là que M. Zambada va se présenter devant un juge. Mais il ne vient pas pour se battre. Non, il vient pour ce qu’on appelle une audience de “changement de plaidoyer”. En d’autres termes, au lieu de continuer à dire “je suis innocent”, il va officiellement plaider coupable. C’est un énorme retournement de situation.
Les très lourdes charges qui pèsent sur lui
Mais coupable de quoi, exactement ? Les procureurs s’attendent à ce qu’il reconnaisse deux chefs d’accusation principaux. Le premier est l’association de malfaiteurs en bande organisée, ce qui veut dire qu’il a conspiré avec d’autres pour commettre des crimes. Le second est la direction d’une entreprise criminelle continue. Pour le dire simplement : on l’accuse d’avoir été le grand patron d’un immense réseau qui a inondé les États-Unis de cocaïne, d’héroïne et d’autres drogues pendant des années.
Un empire bâti sur la violence et la peur
Il ne faut pas s’y tromper. Le cartel de Sinaloa n’était pas une simple affaire de trafic. C’était une véritable armée privée. Les procureurs décrivent une organisation ultra-violente, avec des gardes du corps lourdement armés et des “sicarios”, c’est-à-dire des tueurs à gages. Leur mission était d’exécuter les ordres sans poser de questions : assassinats, enlèvements, actes de torture… C’est ce système de terreur qui a permis à Zambada et son cartel de régner si longtemps.
Dans l'ombre de son célèbre complice, 'El Chapo'
Ce nom vous dit sûrement quelque chose : Joaquín “El Chapo” Guzmán. Il était le co-fondateur du cartel avec “El Mayo”. Si El Chapo était le visage public, souvent flamboyant, Zambada était le stratège discret. Le destin de son partenaire a déjà été scellé : El Chapo a été condamné à la prison à vie en 2019, dans ce même tribunal de Brooklyn. Ses deux fils sont eux aussi poursuivis par la justice. C’est toute une dynastie criminelle qui s’effondre.
La peine de mort finalement écartée
C’est une information très importante dans cette affaire. Il y a deux semaines, les procureurs fédéraux ont annoncé une chose cruciale : ils ne demanderont pas la peine de mort contre Ismael Zambada. Même si les crimes sont d’une gravité extrême, il ne sera pas condamné à la peine capitale. La raison de cette décision n’a pas été expliquée, mais cela change beaucoup de choses pour la suite de la procédure.
Conclusion : la justice, même tardive, finit par arriver
Alors, que retenir de tout ça ? Que même après une vie entière passée dans le crime et à se cacher, la justice finit par vous rattraper. La décision d’Ismael “El Mayo” Zambada de plaider coupable marque la fin quasi définitive de la vieille garde du cartel de Sinaloa. Pour les innombrables victimes de ce trafic de drogue sanglant, c’est peut-être un soulagement de voir l’un de ses plus grands architectes enfin rendre des comptes. Un chapitre violent de l’histoire est peut-être, enfin, en train de se fermer.
Selon la source : abcnews.go.com