Le terrible ver ‘mangeur de chair’ détecté pour la première fois chez un humain aux états-unis
Auteur: Mathieu Gagnon
On en entendait parler dans les régions lointaines, un peu comme une mauvaise histoire qu’on se raconte pour se faire peur. Et pourtant, la nouvelle est bien réelle et a été confirmée ce lundi par les autorités sanitaires américaines : le tout premier cas humain du parasite ‘ver à vis du Nouveau Monde’ a été détecté sur le sol américain. Ça a de quoi surprendre, c’est certain.
La personne infectée revenait d’un voyage au Salvador. Heureusement, et c’est le plus important, les services de santé du Maryland ont confirmé que le patient est aujourd’hui complètement guéri et, surtout, qu’il n’y a eu aucune transmission ni à d’autres personnes, ni à des animaux. Une bonne nouvelle qui permet de respirer un peu, mais qui met tout le monde en alerte.
Mais qu'est-ce que ce fameux ver à vis ?
Son nom scientifique, Cochliomyia hominivorax, ne vous dit sans doute rien. Mais son surnom, ‘ver à vis’, est bien plus parlant. En fait, il ne s’agit pas d’un ver, mais de la larve d’une mouche bien particulière. Ce qui la rend si redoutable, c’est sa manière de se reproduire.
La mouche femelle pond des centaines d’œufs dans la moindre petite blessure d’un animal à sang chaud (et donc, parfois, d’un humain). Une fois écloses, les larves commencent à se nourrir des tissus vivants de leur hôte. Elles s’enfoncent dans la chair en tournant sur elles-mêmes, un peu comme une vis qu’on enfonce dans du bois. C’est de là que vient son nom terrifiant. L’effet est dévastateur pour les animaux, et même si c’est rare chez l’homme, une infection peut être très grave si elle n’est pas traitée.
Faut-il vraiment s'inquiéter pour notre santé ?
Face à une nouvelle pareille, la première question qui vient à l’esprit est : sommes-nous en danger ? Les autorités se veulent très rassurantes sur ce point. Une porte-parole du département de la Santé et des Services sociaux a été très claire : ‘Le risque pour la santé publique aux États-Unis suite à cette introduction est très faible.’
Il faut bien comprendre que ce cas est isolé et lié à un voyage. Il n’y a pas d’épidémie sur le territoire. Les infections humaines sont rares et, dans la plupart des cas, elles se soignent bien. Donc, pas de panique, mais une vigilance accrue, surtout pour les personnes qui voyagent dans les zones où la mouche est présente.
Un fléau bien plus grand pour nos animaux
Si le danger pour l’homme est limité, l’histoire est complètement différente pour le monde animal. Ce parasite est le cauchemar des éleveurs. Il peut décimer des troupeaux de bétail, s’attaquer à la faune sauvage et même tuer nos animaux de compagnie. L’Amérique centrale a connu des épidémies terribles dans les années 80 et 90, qui ont coûté une fortune à éradiquer.
Et malheureusement, après des années de répit, le voilà qui fait son grand retour depuis deux ans. Il progresse lentement mais sûrement vers le nord, ce qui met l’énorme industrie de l’élevage américain en état d’alerte maximale.
Le texas tremble pour son économie
Au Texas, on ne prend pas du tout cette menace à la légère. Les chiffres donnent le tournis. Le gouverneur de l’État, Greg Abbot, a rappelé que l’industrie agricole texane représente 867 milliards de dollars et 2 millions d’emplois. Il l’a dit sans détour : ‘Tout cela est en danger à cause du ver à vis du Nouveau Monde’.
Un rapport du ministère de l’Agriculture avait même estimé l’an dernier qu’une épidémie pourrait coûter à l’État du Texas la somme colossale de 1,8 milliard de dollars en bétail perdu, en frais de traitement et en main-d’œuvre. On comprend mieux pourquoi tout le monde est sur le qui-vive.
Une solution surprenante : des milliards de mouches stériles
Alors, que faire ? Le gouvernement américain a déjà un plan en cinq points. Et la technique principale est assez fascinante. Elle consiste à élever des milliards de mouches mâles en laboratoire, à les rendre stériles grâce à des radiations, puis à les relâcher en masse par avion au-dessus du sud du Texas et du Mexique.
L’idée est simple : ces mâles stériles s’accouplent avec les femelles sauvages, mais leurs œufs n’éclosent jamais. Petit à petit, la population de mouches diminue jusqu’à disparaître. Ça peut paraître étrange, mais cette technique a déjà fonctionné avec succès dans les années 1960 pour éliminer une précédente invasion. Le seul hic, c’est que le plan pourrait prendre ‘deux à trois ans’ pour être pleinement opérationnel, et certains trouvent que c’est bien trop long.
La menace se rapproche dangereusement de la frontière
Le temps presse, car le parasite ne nous attend pas. Il est déjà bien installé dans plusieurs pays d’Amérique du Sud et des Caraïbes comme Cuba ou Haïti. Plus inquiétant encore, il remonte vers le nord en passant par l’Amérique centrale.
Le mois dernier, un cas a été signalé au Mexique, dans l’État de Veracruz, à seulement un peu moins de 600 kilomètres de la frontière texane. C’est très proche. La réaction des autorités américaines a été immédiate : elles ont suspendu tout commerce de bétail transfrontalier. C’est une mesure forte qui montre bien à quel point la situation est prise au sérieux.
Conclusion : la vigilance est plus que jamais de mise
Pour résumer, ce premier cas humain aux États-Unis est un signal d’alarme. Même si le risque pour notre santé personnelle est minime, il nous rappelle que cette menace est bien réelle, surtout pour le monde agricole qui est au cœur de notre économie. Les autorités sont mobilisées et des solutions existent, mais le parasite avance.
Cette affaire nous montre à quel point nous sommes tous connectés et qu’un problème qui semble lointain peut très vite frapper à notre porte. La surveillance et la prévention seront les mots d’ordre pour les mois et les années à venir.
Selon la source : nbcnews.com