Condamnée par la maladie, une femme voit son état s’améliorer après des piqûres d’abeilles
Auteur: Mathieu Gagnon
Imaginez un peu. Vous êtes malade depuis 15 longues années. La douleur est votre quotidien, et les médecins vous ont placé en soins palliatifs, cet endroit où l’on accompagne les gens en fin de vie. C’était la terrible réalité d’Ellie Lobel, une physicienne britannique qui ne voyait plus d’espoir. Atteinte de la maladie de Lyme, une infection transmise par les tiques, son corps n’en pouvait plus. Elle n’attendait plus que la fin.
Une sortie en plein air qui tourne au cauchemar
Un jour, pour profiter d’un peu de soleil, Ellie sort près de l’hôpital en Californie. Et là, c’est le drame. Un essaim d’abeilles, et pas n’importe lesquelles – des abeilles africanisées, surnommées « abeilles tueuses » – lui fonce dessus. C’est la panique. Piquée de partout, le corps gonflé et en souffrance, elle pense que son heure est vraiment venue. Elle s’attend au pire, à une réaction allergique très grave qui allait l’achever.
Le miracle que personne n'attendait
Mais voilà, la vie est parfois pleine de surprises. Au lieu de la tuer, cette attaque a fait… tout le contraire. À la stupéfaction de ses médecins et de la sienne, quatre jours plus tard, tout avait changé. Fini la fièvre, fini les inflammations qui la clouaient au lit, fini ce brouillard permanent dans sa tête. Et le plus incroyable : des analyses ont montré que la bactérie responsable de sa maladie, la Borrelia burgdorferi, avait complètement disparu de son corps. Comme si les abeilles l’avaient guérie.
Quel est le secret contenu dans le venin ?
Alors, comment est-ce possible ? C’est une question de science. Le venin d’abeille contient une substance très puissante appelée la mélittine. C’est une toute petite protéine, mais elle est capable de percer et de détruire la membrane qui protège les bactéries. En gros, elle casse la carapace de la maladie. Des études en laboratoire sur des souris avaient déjà montré que cette substance pouvait combattre les bactéries, les champignons et même calmer les inflammations. C’est un peu comme un médicament ultra-puissant fabriqué par la nature.
Les venins, des remèdes connus depuis longtemps
L’idée d’utiliser du venin pour soigner n’est pas complètement nouvelle, même si ça peut paraître étrange. Par exemple, un professeur en Australie, Glenn King, a mis au point des traitements en s’inspirant du venin d’araignées et d’un lézard venimeux d’Amérique. Ces poisons, qui peuvent être mortels à haute dose, peuvent, une fois étudiés et bien utilisés, se transformer en de véritables remèdes miracles contre des maladies très difficiles à soigner.
De malade à chercheuse pour aider les autres
Après cette guérison spectaculaire, Ellie Lobel n’est pas restée les bras croisés. Elle, la physicienne, a décidé de mettre sa connaissance au service des autres. Elle a travaillé pour créer une méthode de traitement par piqûres d’abeilles, spécialement pour les gens atteints de la maladie de Lyme. Elle a même écrit un livre pour expliquer aux malades comment s’administrer eux-mêmes les piqûres, pour partager son expérience et donner de l’espoir.
Attention : une méthode prometteuse mais très risquée
Même si d’autres personnes, comme une certaine Rebecca Hayward au Royaume-Uni, disent que cette thérapie a soulagé leurs douleurs, il faut être très, très prudent. Les autorités de santé sont très claires : cette pratique est dangereuse. Une piqûre d’abeille peut déclencher une allergie foudroyante et mortelle. Pour l’instant, cette méthode n’est absolument pas approuvée par les médecins. Les chercheurs pensent que le venin est une piste d’avenir pour de nouveaux médicaments, mais on en est seulement au tout début. Il ne faut surtout pas essayer ça tout seul à la maison.
Conclusion : une histoire d'espoir, mais pas encore une solution
L’histoire d’Ellie Lobel est une incroyable lueur d’espoir. Elle nous montre que la nature cache encore bien des secrets et que des solutions pourraient se trouver là où on les attend le moins. Cependant, il est essentiel de garder la tête froide. Ce qui a fonctionné pour elle, par un heureux hasard, reste une expérience isolée et risquée. Laissons les scientifiques travailler en toute sécurité pour peut-être, un jour, transformer ce venin en un véritable médicament pour tous, sans les dangers de la piqûre.
Selon la source : slate.fr