La fête de village qui a mal tourné : 5 jeunes pourchassés, le village sous le choc
Auteur: Mathieu Gagnon
On imagine une fête de village comme un moment joyeux, où les voisins se retrouvent pour écouter de la musique. Mais à Royère-de-Vassivière, un petit village dans la Creuse, la fête a pris une tournure dramatique. Dans la nuit du 15 au 16 août dernier, cinq jeunes ont vécu une nuit d’horreur. Ils disent avoir été victimes d’une agression d’une violence inouïe, avec des insultes racistes et une véritable chasse à l’homme. Une histoire qui a secoué tout le village et qui pose de graves questions.
Une nuit d'horreur : la "chasse au nègre"
Ce qui s’est passé cette nuit-là est difficile à imaginer. Selon les victimes, tout a commencé par des insultes racistes. Mais la situation a vite dégénéré. Les cinq jeunes expliquent avoir été pourchassés, à pied et même en voiture. Imaginez la peur. Ils ont dû courir pour leur vie, cherchant un endroit où se cacher. Ils ont finalement trouvé refuge dans une maison, appelant les secours. Les mots utilisés pour décrire cette attaque sont terribles : on parle d’une “chasse au nègre”. Un terme qui nous ramène aux heures les plus sombres de notre histoire.
Des jeunes traumatisés et la peur au ventre
Aujourd’hui, les victimes sont sous le choc. Leur avocate, Maître Coline Bouillon, est très claire : “Les victimes sont terrorisées”. Il ne s’agit pas seulement de blessures morales. Certaines d’entre elles ont subi des violences physiques. On parle d’une ITT (incapacité totale de travail) de plus de 10 jours pour certains. Pour faire simple, cela veut dire qu’un médecin a constaté que leurs blessures les empêchent de travailler pendant plus d’une semaine. C’est très sérieux. L’avocate a annoncé que des plaintes allaient être déposées très prochainement pour que justice soit faite.
Le village se déchire : entre soutien et déni
Face à cet événement, le village est divisé. D’un côté, il y a la solidarité. De nombreux habitants ont été horrifiés par ce qu’il s’est passé. Ils ont refusé de se taire et ont organisé un rassemblement de soutien. Pour eux, il est hors de question de laisser la haine s’installer. Ils l’ont dit haut et fort : “le racisme n’est pas une opinion”. C’est un message fort qui montre qu’une partie du village refuse de fermer les yeux.
Mais tout le monde ne voit pas les choses de la même manière, et c’est là que ça devient compliqué.
La défense du comité des fêtes
Les organisateurs de la fête de village ont rapidement réagi. Dans un communiqué, ils ont condamné “tout acte de violence”. Ils affirment que la haine n’a sa place ni chez eux, ni ailleurs. Cependant, ils tiennent à préciser une chose : selon eux, l’agression s’est produite après la fin de la fête. Une manière de dire que ce n’est pas de leur responsabilité. Ils apportent leur “soutien aux personnes blessées”, mais cette prise de distance a fait réagir.
Une autre version des faits : simple bagarre ou racisme ?
Et puis, il y a une version complètement différente. Elle vient d’un membre du comité des fêtes qui est aussi conseiller municipal, Cédric Lecomte. Lui, il nie totalement le caractère raciste de l’histoire. Il parle d’un groupe de jeunes qui “squattaient” et “essayaient de piquer des gobelets”. Selon lui, ce sont eux qui ont commencé les hostilités en jetant des bouteilles. “On ne s’est pas laissé faire”, dit-il. Il parle d’une grosse dispute, d’une “engueulade”, mais pas de racisme. Il se sent tellement accusé à tort qu’il a même annoncé vouloir porter plainte contre ces accusations.
Conclusion : L'enquête commence, la peur reste
Alors, que croire ? C’est toute la question. Les gendarmes, qui sont intervenus cette nuit-là, confirment avoir entendu des “propos discriminatoires”, ce qui appuie la version des victimes. Mais ils précisent aussi que personne n’était en danger physique à leur arrivée. Pour l’instant, l’affaire est entre les mains de la justice, au parquet de Guéret. En attendant que la lumière soit faite, une chose est sûre : la peur s’est installée. L’avocate des jeunes le dit elle-même : “Elles ont peur des représailles, et c’est aussi ma plus grande crainte”. On espère que la justice saura apaiser les tensions et surtout, rendre un verdict juste pour que de tels événements ne se reproduisent plus jamais.
Selon la source : mariefrance.fr