Une simple égratignure a failli lui coûter la vie : la bactérie qui inquiète les médecins
Auteur: Mathieu Gagnon
Imaginez une journée tranquille en Louisiane, au bord de l’eau. Linard Lyons préparait ses casiers à crabes, un geste qu’il a fait des milliers de fois. Une petite égratignure sur la jambe, rien de bien méchant, on se dit. On met un pansement et on oublie. Sauf que cette fois-ci, cette toute petite blessure est devenue la porte d’entrée d’un véritable cauchemar. Le lendemain, sa vie a complètement basculé, et il ne le savait pas encore.
Une égratignure qui tourne au cauchemar
Le matin suivant, M. Lyons ne se sentait pas bien du tout. Il avait de la fièvre, des vomissements, il se sentait même « délirant », comme il l’a dit lui-même. Il a d’abord pensé à une simple gastro. Mais ensuite, il a vu quelque chose d’effrayant sur sa jambe : des taches noires commençaient à apparaître et à s’étendre. Heureusement, il a eu le bon réflexe. Il n’a pas attendu et est allé tout de suite voir son médecin. Une décision qui, sans aucun doute, lui a sauvé la vie.
La question terrible du médecin
Chez le médecin, tout est allé très vite. Le docteur a tout de suite compris. Direction les urgences. À peine une heure plus tard, M. Lyons était sur la table d’opération. La dernière chose dont il se souvient, c’est la question de son chirurgien : « M’autorisez-vous à faire le nécessaire pour vous sauver la vie ? ». À ce moment-là, il a compris que les médecins devraient peut-être lui couper la jambe. On lui a donné une chance sur deux de survivre. C’est dire à quel point la situation était grave. Finalement, les chirurgiens ont réussi à enlever l’infection et à sauver sa jambe, mais le chemin de la guérison est encore long et pénible.
Mais c'est quoi, cette fameuse bactérie ?
Cette terrible infection est causée par une bactérie au nom un peu compliqué : Vibrio vulnificus. On l’appelle plus simplement la « bactérie mangeuse de chair ». Il faut savoir qu’elle vit naturellement dans l’eau, surtout dans les eaux côtières chaudes, là où l’eau douce des rivières se mélange à l’eau salée de la mer. Pendant des années, on la trouvait surtout dans le Golfe du Mexique, mais ce n’est plus le cas. Elle gagne du terrain et remonte de plus en plus vers le nord de la côte Est des États-Unis.
Qui doit faire le plus attention ?
C’est une question très importante. En général, une personne en bonne santé ne risque pas grand-chose. Mais le danger est bien plus grand pour les personnes avec un système immunitaire affaibli. C’est le cas, par exemple, des personnes qui ont du diabète, comme M. Lyons, ou d’autres maladies chroniques. Le conseil des médecins est donc très simple : si vous avez une plaie, une coupure ou même une simple égratignure, évitez de vous baigner dans l’eau de mer ou dans ces eaux saumâtres. Mieux vaut prévenir que guérir.
Le danger ne vient pas que de l'eau
On pense souvent que le risque vient seulement d’une blessure en contact avec l’eau, mais ce n’est pas tout. On peut aussi être infecté en mangeant des fruits de mer crus ou pas assez cuits, surtout les huîtres. Vous avez sûrement déjà vu cette petite phrase en bas des menus au restaurant ? Celle qui prévient des risques. Eh bien, elle est là pour ça. Les huîtres filtrent l’eau de mer pour se nourrir. Si l’eau est contaminée, elles deviennent de véritables concentrés de bactéries. Une seule huître peut en contenir des millions !
Un problème qui remonte vers le nord, à cause du climat
Alors, pourquoi cette bactérie voyage-t-elle ? Les scientifiques sont assez clairs là-dessus : c’est lié au changement climatique. Les océans se réchauffent. Et cette bactérie adore l’eau tiède. De plus, la fonte des glaciers amène beaucoup d’eau douce dans l’océan, ce qui diminue la concentration en sel près des côtes. Or, la bactérie Vibrio n’aime pas l’eau très salée. Avec une eau plus chaude et moins salée, les conditions deviennent parfaites pour qu’elle se développe et survive plus longtemps, même l’hiver. Les cas augmentent donc un peu partout, bien au-delà de la Louisiane.
Conclusion : La meilleure protection, c'est l'information
L’histoire de Linard Lyons est un avertissement pour nous tous. Il espère que son témoignage aidera les gens à être plus prudents. La règle d’or est simple. Si vous vous blessez, même légèrement, et que vous avez été en contact avec de l’eau de mer, lavez la plaie tout de suite avec du savon et de l’eau propre. Et surtout, si vous développez des symptômes comme de la fièvre, des rougeurs ou des douleurs anormales autour d’une plaie, allez aux urgences sans attendre. N’ayez pas honte de vous inquiéter pour une « petite coupure ». Comme le dit M. Lyons, un diagnostic posé à temps peut faire toute la différence entre la vie et la mort.
Selon la source : edition.cnn.com