Un homme resté figé dans la glace pendant 28 ans vient d’être libéré par le glacier.

Sa famille ne pouvait pas accepter cette disparition. Comme l’a raconté son neveu, Malik Ubaid, ils ont remué ciel et terre pour le retrouver. Des oncles, des cousins, sont retournés encore et encore sur le glacier, espérant que la glace leur rende un indice, un signe. Mais le glacier gardait son secret. Année après année, l’espoir s’est amenuisé, mais le souvenir, lui, est resté. Ils ont fini par abandonner les recherches actives, le cœur lourd, car c’était tout simplement impossible de le retrouver.

Et puis, le 31 juillet dernier, un miracle s’est produit. Un berger du coin, Omar Khan, marchait dans la vallée quand il a aperçu quelque chose. C’était un corps. Et pas n’importe lequel. Dans une poche, une carte d’identité a confirmé ce que tout le monde pensait impossible : c’était bien Naseeruddin. Mais le plus fou, c’est l’état du corps. Le berger l’a dit lui-même : « C’était incroyable. Le corps était intact. Même ses vêtements n’étaient pas abîmés. »

C’est la question que tout le monde se pose. La réponse est simple : le froid extrême. Quand Naseeruddin est mort, son corps a été congelé très rapidement. Cette congélation a agi comme un bouclier, le protégeant de l’air et de l’humidité, qui sont responsables de la décomposition. C’est un peu comme si on l’avait mis dans un congélateur naturel géant. Pendant 28 ans, le glacier a gardé son corps momifié, presque comme au premier jour.

Si Naseeruddin a été retrouvé, c’est à cause d’un phénomène qui nous inquiète tous : le réchauffement climatique. Le Pakistan abrite plus de 7 000 glaciers, c’est énorme ! Mais comme partout dans le monde, ils fondent à vue d’œil. Moins de neige tombe, et le soleil tape plus fort directement sur la glace. En fondant, le glacier a tout simplement révélé ce qu’il cachait depuis des décennies. Cette découverte, bien que source de soulagement pour la famille, est aussi un signe alarmant du changement de notre climat.

Les glaciers sont de véritables capsules temporelles. Ils ne conservent pas que des drames récents. Parfois, ils nous révèlent des trésors de l’Histoire. Le cas le plus célèbre est celui d’Ötzi, l’Homme des glaces, découvert dans les Alpes en 1991. Il avait vécu il y a plus de 5 000 ans ! Grâce à lui, on a appris énormément de choses sur la vie à cette époque, et on a même su ce qu’il avait mangé pour son dernier repas. C’est fascinant de penser à tout ce que la glace doit encore cacher.

Malheureusement, le destin de Naseeruddin n’est pas unique. La haute montagne est impitoyable. Chaque année, des alpinistes et des explorateurs disparaissent. Sur l’Everest, par exemple, on retrouve régulièrement les corps de grimpeurs disparus depuis des dizaines d’années lors d’opérations de nettoyage. L’année dernière, on a retrouvé une partie du corps de l’alpiniste Sandy Irvine, disparu sur l’Everest il y a un siècle. Ces montagnes gardent souvent leurs secrets pour toujours, ou presque.

Pour la famille de Naseeruddin, c’est la fin d’une longue et douloureuse histoire. « Enfin, nous sommes soulagés », a confié son neveu. Ils peuvent maintenant lui offrir une sépulture et faire leur deuil. Mais cette histoire nous rappelle aussi que nos glaciers qui fondent vont probablement nous révéler bien d’autres secrets, certains merveilleux, d’autres tragiques. Qui sait ce que les montagnes nous réservent encore ?