On les commande au restaurant pour accompagner un plat, on les prépare à la maison pour se faire plaisir… Dorées, salées, croustillantes, les frites sont un classique quasi universel. Pourtant, derrière ce plaisir simple se cacherait une menace bien réelle pour notre équilibre métabolique, comme le révèle une étude d’envergure.
Des chiffres qui parlent d'eux-mêmes
Le verdict d’une vaste étude internationale, parue dans le prestigieux BMJ, est tombé, et il est plutôt clair. En se penchant sur les habitudes de plus de 205 000 professionnels de santé américains suivis pendant 35 ans, les chercheurs de Harvard ont établi une corrélation frappante. Manger des frites trois fois par semaine ferait grimper le risque de développer un diabète de type 2 de près de 20 %. Et la note s’alourdit si l’on passe à cinq portions hebdomadaires, avec un risque majoré de 27 %.
Le mode de cuisson, voilà le vrai coupable
Mais alors, est-ce la pomme de terre elle-même qui est en cause ? Pas vraiment. L’étude montre que le même légume, consommé bouilli, au four ou en purée, n’augmente le risque que de 5 %, un chiffre bien plus modeste. Le problème, c’est la friture. Ce mode de cuisson transforme un aliment simple en une bombe calorique, gorgée de graisses et de sel, dont l’amidon à indice glycémique élevé est alors beaucoup plus problématique pour notre organisme.
Remplacer pour mieux prévenir
L’étude ne se contente pas de pointer le danger, elle offre aussi des pistes concrètes. Les chercheurs ont calculé que le simple fait de remplacer une portion hebdomadaire de frites par des céréales complètes pourrait réduire le risque de diabète de 19 %. C’est une démonstration limpide que nos choix d’accompagnement ont un impact direct et mesurable sur notre santé à long terme.
L'ombre persistante des graisses trans
Un autre facteur aggravant, bien que moins présent aujourd’hui, reste dans le viseur : les acides gras trans. Issus principalement d’huiles industrielles partiellement hydrogénées, ils sont désormais interdits dans de nombreux pays. Mais leur héritage pèse encore. Connues pour favoriser l’inflammation et la résistance à l’insuline, deux déclencheurs du diabète, ces graisses peuvent encore se retrouver en faibles quantités dans certaines huiles ou à l’état naturel dans la viande et les produits laitiers.
Comment se réconcilier avec la pomme de terre
Faut-il pour autant jeter la pierre à la pomme de terre ? Certainement pas. Elle reste une source intéressante de fibres, de vitamine C et de potassium. Tout est une question de préparation. Il suffit de privilégier les cuissons douces — vapeur, four, eau — en limitant l’ajout de sel et de matières grasses. Une astuce simple : conserver la peau, qui concentre une bonne partie des nutriments et des fibres. Le secret est là.
le plaisir, oui, mais pas l'habitude
Au fond, personne ne suggère de bannir totalement les frites de notre alimentation. Elles font partie de ces petits plaisirs qui ont leur place. Le message de cette étude est surtout un appel à la modération. Il s’agit de les considérer pour ce qu’elles devraient être : une exception, un écart ponctuel. Un petit plaisir occasionnel, plutôt qu’une habitude qui pourrait coûter cher sur le long terme.
Selon la source : passeportsante.net