Stress, repas trop épicé, excès de café… L’ulcère gastrique est souvent associé à nos petits travers du quotidien. Pourtant, cette plaie qui se forme sur la paroi de l’estomac répond à des causes bien plus précises, et ses symptômes les plus graves sont souvent méconnus ou, pire, confondus avec de banals maux de ventre.
Deux coupables bien identifiés
Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas le citron ou le vinaigre qui percent nos estomacs. Dans la quasi-totalité des cas, deux responsables se partagent la scène. Le premier est une bactérie, *Helicobacter pylori*, une invitée très commune de notre flore intestinale qui, lorsqu’elle prolifère, peut s’attaquer à la muqueuse protectrice de l’estomac.
Le second coupable est plus familier : il s’agit de la surconsommation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), ces médicaments que l’on prend pour soulager une douleur ou une fièvre. Utilisés sur le long terme, ils peuvent fragiliser la barrière naturelle de l’estomac et laisser le champ libre à l’acidité.
Les premiers signaux, si faciles à confondre
Alors, comment savoir ? Les premiers signes d’un ulcère sont trompeurs. La douleur est souvent décrite comme une brûlure, une sorte de torsion sourde localisée entre le sternum et le nombril. On peut aussi ressentir une sensation de satiété très rapide, même après quelques bouchées, ou des ballonnements persistants. Nausées, éructations, reflux acides… Un cortège de désagréments bien connus.
Le piège, c’est que ces signaux sont faciles à mettre sur le compte d’un repas trop copieux ou d’un simple reflux passager. On prend un pansement gastrique et on passe à autre chose. C’est souvent là que l’erreur se niche.
Le risque de l'ulcère silencieux
Mais le scénario le plus insidieux est sans doute celui de l’ulcère silencieux. Chez certaines personnes, la douleur est absente ou si faible qu’elle passe totalement inaperçue. L’absence de symptôme n’est malheureusement pas une bonne nouvelle. Le mal progresse à bas bruit, sans crier gare, et ne se manifeste que lorsque des complications graves surviennent. On découvre alors le problème bien trop tard.
L'alerte rouge : 5 symptômes qui imposent une consultation immédiate
C’est souvent lorsque l’ulcère saigne ou, plus rarement, perfore la paroi de l’estomac que le diagnostic tombe. Et les symptômes, cette fois, sont sans équivoque et ne doivent jamais être pris à la légère. Une grande pâleur inhabituelle, par exemple, peut signaler une anémie due à un saignement lent et continu.
Des sensations de vertige, une faiblesse générale ou des évanouissements sont aussi des marqueurs d’une perte de sang plus importante. L’alerte devient encore plus claire si l’on observe du sang noir dans les selles, leur donnant un aspect de goudron, ou si des vomissements ressemblent à du marc de café. Ces deux signes indiquent que le sang a été digéré.
Enfin, une douleur abdominale soudaine, violente et qui ne s’atténue pas peut être le signe d’une perforation. C’est une urgence médicale absolue. Face à l’un de ces cinq signaux, le message des spécialistes est unanime : il faut consulter sans délai.
apprendre à écouter son corps
Loin de l’image d’Épinal du cadre surmené, l’ulcère gastrique est une pathologie qui mérite une réelle attention. L’enjeu n’est pas de céder à la panique au moindre ballonnement, mais d’apprendre à distinguer un inconfort passager d’un signal d’alarme persistant. Une douleur qui s’installe, des digestions de plus en plus difficiles, et surtout, l’apparition de symptômes plus sévères ne sont pas des fatalités. Ils sont un message que le corps envoie et qu’il est crucial d’entendre.
Selon la source : aufeminin.com