Une mystérieuse bactérie découverte en Amazonie : le début d’une nouvelle crise sanitaire ?

Le problème avec ces infections, c’est qu’elles peuvent durer très, très longtemps. La bactérie peut se cacher dans le corps sans faire de bruit pendant un bon moment, ce qui est particulièrement risqué pour les personnes dont le système immunitaire est déjà fragile.

Comme l’explique le chercheur Marcos Rogério André, « c’est une maladie négligée ». La plus connue est sans doute la maladie des griffes du chat, causée par Bartonella henselae. On a vraiment besoin de savoir à quel point ces maladies sont présentes, surtout dans les coins reculés où l’accès aux soins est un vrai parcours du combattant.

Chaque mois, ils ont installé leurs pièges le long de deux sentiers, près des rivières Uruá et Tracoá. Au total, ils ont analysé l’ADN de 297 phlébotomes femelles pour y chercher la présence de ces bactéries. Un travail de fourmi, vraiment.

Alors, est-ce que ça veut dire que le danger s’est déplacé ? C’est la question que se pose Eunice Aparecida Bianchi Galati, une autre scientifique du projet. Elle pense qu’il est possible que ces bactéries des Andes s’adaptent à de nouveaux insectes, ici au Brésil. C’est un peu comme découvrir qu’un cousin éloigné d’un fauteur de troubles connu vient de s’installer dans votre quartier. On ne sait pas s’il va causer des problèmes, mais on se méfie un peu, c’est normal.

Même si cette nouvelle souche ressemble à ses cousines andines, les scientifiques insistent : pour l’instant, on ne sait pas si elle peut rendre malade, ni quels seraient les symptômes. C’est là tout le mystère. Il va falloir continuer à creuser pour comprendre ce qu’on a vraiment sous les yeux.

Mais l’étape la plus importante, c’est de trouver les « réservoirs ». C’est-à-dire : sur quels animaux ces petits insectes se nourrissent-ils ? Identifier ces animaux est crucial pour comprendre comment la bactérie survit et se propage. D’ailleurs, Mme Galati a déjà tout un stock d’insectes de la forêt atlantique de São Paulo qui n’attendent qu’à être analysés. Le travail ne fait que commencer.

Ce sont des questions sans réponse pour le moment, mais elles montrent bien qu’il faut que les médecins et les chercheurs travaillent main dans la main. Il faut rester vigilants et penser à cette possibilité face à des maladies inexpliquées.

On a trouvé une nouvelle souche, il y a un risque potentiel, mais encore beaucoup, beaucoup d’inconnues. Une chose est sûre, la surveillance et la recherche sont plus importantes que jamais. Ce n’est pas juste une question de curiosité scientifique, c’est une question de protection de notre propre santé.