C’est un métier qui fait rêver sur le papier : ‘yacht girl’. Le concept ? Être payée pour assister à des fêtes somptueuses sur des yachts de millionnaires, dans des destinations paradisiaques. Un travail qui semble facile, glamour et très bien payé. Mais derrière les paillettes, se cache une réalité bien plus sombre. Plusieurs de ces jeunes femmes ont décidé de briser le silence et de raconter l’envers du décor, un monde où l’argent facile peut vite rimer avec exploitation et danger.
Le rôle officiel : être 'belle et glamour'
Le travail d’une ‘yacht girl’ est, en apparence, assez simple. Elles sont engagées pour ‘apporter du glamour’ à des fêtes privées. Comme l’explique Sarah Harris, une mannequin qui a fait ce métier, on leur demande de ‘discuter avec les invités, de danser, de se mêler aux gens et de poser en bikini’. L’idée est d’être une sorte d’hôtesse, de ‘poupée’ qui anime la soirée et divertit les invités, souvent des hommes très riches. Un rôle de ‘jolie plante’ très bien rémunéré.
Des règles strictes, mais une frontière floue
Officiellement, des règles strictes sont censées encadrer ce travail. « On nous a dit de ne pas trop boire et de ne pas avoir de relations avec qui que ce soit« , raconte Sarah. Cependant, elle ajoute qu’elles ‘pouvaient flirter et échanger un baiser’ si quelqu’un leur plaisait. Cette frontière floue entre le rôle d’hôtesse et celui de séductrice est le début de tous les dangers. Comme le dit Pippa Taylor, une autre ‘yacht girl’, l’adage dans le milieu est : ‘Ce qui se passe sur le yacht reste sur le yacht‘.
L'appât du gain : des sommes folles pour quelques heures de travail
Ce qui attire beaucoup de jeunes femmes, c’est bien sûr l’argent. Sarah raconte sa première mission à Dubaï : ‘On m’a offert 600 livres (environ 700 euros) pour cinq heures de travail’. Plus tard, dans le sud de la France, l’offre est montée à ‘1 200 livres (environ 1 400 euros) pour cinq heures’. Pippa, elle, gagnait ‘300 livres pour quatre heures’ à Ibiza. En quelques mois, elle avait gagné des milliers d’euros. ‘C’était addictif’, avoue Sarah. ‘J’ai passé des moments incroyables… Je me sentais comme une célébrité’.
Le dérapage : 'Il n'y avait aucune échappatoire'
Mais ce monde de luxe peut très vite basculer dans l’horreur. C’est ce qu’a vécu Sarah lors d’une fête dans le sud de la France. Elle raconte avoir été ‘agressée sur un yacht par un crypto-millionnaire ivre‘. ‘En larmes, j’ai réussi à le repousser avec l’aide d’une amie et nous avons exigé qu’on nous ramène à terre’, se souvient-elle. ‘Il n’y avait aucune échappatoire’. Elle raconte que l’ambiance était devenue ‘dégradante’, que les autres filles ‘étaient prêtes à tout pour satisfaire les hommes’ et qu’elles ressemblaient à des escortes, ce qui les mettait ‘en danger’. Elle a appris plus tard que ce soir-là, deux filles s’étaient évanouies et une autre avait dû être hospitalisée.
Comment se protéger ? Les règles de survie de Pippa
Face à ces dangers, certaines, comme Pippa, ont su se fixer des limites très strictes pour se protéger. Elle raconte : ‘J’avais pour règle de ne faire que des fêtes de jour et je n’ai jamais accepté d’invitations pour la nuit, car je ne voulais pas donner de fausses idées aux hommes’. Elle se limitait toujours à deux verres.. C’est ce qui lui a permis de ‘passer un bon moment et de gagner beaucoup d’argent’ sans jamais se mettre en danger. ‘J’ai décidé de partir tant que tout allait bien’, conclut-elle sagement.
Le point de vue d'une professionnelle : 'Il faut respecter les lois'
Carmen Fearnley, une femme d’affaires qui dirige sa propre société de location de yachts à Dubaï, apporte un autre éclairage. Elle confirme les salaires attractifs : ‘Une hôtesse peut gagner entre 100 et 200 livres pour quatre heures’. Mais elle insiste sur un point crucial, surtout dans des pays comme les Émirats arabes unis : ‘Il est essentiel qu’elles respectent les lois strictes’. Elle explique avoir ‘entendu parler de filles en Europe détruites émotionnellement’ pour n’avoir pas suivi les règles. Elle note aussi que la police patrouille régulièrement dans le port de Dubaï, et que tout n’est pas permis.
Conclusion : une mise en garde pour celles qui rêvent de paillettes
Selon la source : ladbible.com