Elles sont partout : dans les sacs de cours, les distributeurs automatiques et les soirées. Les boissons énergisantes promettent un surplus de concentration et d’énergie, mais derrière le marketing agressif se cache une réalité qui inquiète de plus en plus les médecins. Alors que le Royaume-Uni vient de les interdire aux moins de 16 ans, la France, elle, hésite encore. À juste titre ?
Un cocktail explosif dans une simple canette
Que trouve-t-on vraiment à l’intérieur de ces canettes aux couleurs vives ? Beaucoup de sucre, bien sûr, mais surtout une dose massive de caféine. Une seule unité peut contenir l’équivalent de deux à trois expressos bien serrés. À cela s’ajoutent souvent d’autres substances stimulantes comme la taurine ou le guarana, dont les effets combinés restent mal connus.
Le résultat, lui, est bien documenté : des palpitations, un sentiment d’anxiété, des insomnies… « Ces boissons ne sont absolument pas anodines », martèle le Dr Jimmy Mohamed sur RTL. Elles sollicitent l’organisme bien au-delà du simple coup de boost.
Le corps adolescent en première ligne
Si ces effets peuvent toucher tout le monde, les adolescents sont particulièrement vulnérables. Leur système cardiovasculaire et leur cerveau sont encore en pleine construction, les rendant beaucoup plus sensibles aux stimulants. Le problème, c’est que leur consommation est loin d’être anecdotique.
Les chiffres de l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire) parlent d’eux-mêmes : près de 7 % des 15-17 ans ont déjà ressenti des effets indésirables après en avoir bu. On parle de migraines, de nausées, d’une nervosité excessive… Des signaux d’alerte que beaucoup ignorent, attribuant ces symptômes à la fatigue qu’ils cherchaient justement à combattre.
De l'autre côté de la manche, on a déjà tranché
Face à ce constat, le Royaume-Uni a décidé de frapper fort. Depuis 2025, impossible pour un mineur de moins de 16 ans d’acheter une de ces boissons dans un supermarché ou une épicerie. L’objectif est clair : protéger les plus jeunes d’une exposition précoce et limiter les risques de dépendance à la caféine. C’est un signal fort, qui reconnaît que ces produits ne sont pas des sodas comme les autres.
interdire ou éduquer, le dilemme français
Alors, la France doit-elle emboîter le pas à son voisin britannique ? Pour de nombreux pédiatres et cardiologues, l’interdiction aux mineurs relève du bon sens et de la santé publique. Mais le débat ne s’arrête pas là. D’autres insistent sur le rôle crucial de la prévention, de l’éducation nutritionnelle à l’école, et d’un meilleur encadrement de la publicité qui cible sans vergogne les plus jeunes.
Entre protection et responsabilité individuelle, le chemin reste à tracer. Mais une chose est sûre : le statut de simple « boisson rafraîchissante » ne tient plus. La question n’est plus de savoir *si* ces canettes posent problème, mais bien de décider *comment* y répondre collectivement.
Selon la source : passeportsante.net