Cancer de l’œsophage : l’avertissement d’un expert sur certaines boissons du quotidien
Auteur: Adam David
Le geste est presque un réflexe pour des millions de personnes : une tasse de thé ou de café fumante pour commencer la journée. Pourtant, derrière ce rituel réconfortant se cacherait un risque méconnu mais bien réel, celui d’abîmer sérieusement notre œsophage. Une simple habitude de température pourrait, à long terme, avoir des conséquences insoupçonnées.
La science derrière la brûlure
L’alerte n’est pas nouvelle, mais une étude d’envergure publiée en 2019 dans l’International Journal of Cancer a mis des chiffres sur cette intuition. En suivant près de 50 000 personnes sur une décennie, des chercheurs ont établi un lien troublant : consommer régulièrement une boisson à 60°C ou plus ferait grimper le risque de carcinome épidermoïde de l’œsophage de 90 %. Un chiffre qui donne à réfléchir.
Soixante degrés, c'est vraiment si chaud ?
Mais que représentent concrètement 60°C ? C’est une température où la boisson est souvent jugée ‘brûlante’, difficile à boire d’une traite sans se faire mal. L’étude précise même que la simple préférence pour un thé qualifié de ‘très chaud’ suffit à faire plus que doubler ce risque. Les micro-brûlures répétées sur la muqueuse de l’œsophage créeraient une inflammation chronique, un terrain propice au développement de cellules cancéreuses.
Un cancer particulièrement discret
Ce risque est d’autant plus préoccupant que le cancer de l’œsophage est un mal souvent silencieux. Comme le rappellent les spécialistes, les premiers symptômes, notamment une difficulté à avaler (dysphagie), n’apparaissent généralement que tardivement, lorsque la tumeur a déjà pris de l’ampleur. En France, plus de 5 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, avec un pronostic qui reste malheureusement sombre, précisément à cause de ce diagnostic tardif.
Les autres suspects habituels sur le banc des accusés
Bien sûr, la température de notre boisson n’est pas l’unique coupable. On le sait, certains facteurs de risque majeurs ont été identifiés pour ce type de cancer. L’association des deux est d’ailleurs particulièrement dévastatrice, leurs effets néfastes se potentialisant mutuellement. La chaleur agit comme un facteur aggravant sur un terrain déjà fragilisé par ces habitudes.
et si on prenait le temps de souffler ?
Finalement, la prévention semble tenir à peu de choses : un peu de patience. Sans tomber dans la psychose, prendre l’habitude de laisser tiédir son café ou son infusion de quelques degrés est un geste simple, à la portée de tous. Un petit changement dans nos rituels quotidiens qui pourrait, à long terme, faire une vraie différence pour notre santé.
Selon la source : passeportsante.net