Deux miracles de Jésus pourraient être historiquement réels, selon une nouvelle étude
Auteur: Simon Kabbaj
Et si la science pouvait expliquer certains des miracles les plus connus de la Bible ? C’est la question que pose une découverte assez incroyable faite par des scientifiques israéliens sur le lac de Galilée. Dans une étude publiée en octobre 2024 dans la revue Water Resources Research, ils décrivent un phénomène naturel qui pourrait bien être à l’origine de deux célèbres histoires de pêche miraculeuse de Jésus. En utilisant des technologies modernes, ils ont réussi à montrer comment des milliers de poissons ont pu apparaître soudainement, exactement aux endroits décrits dans les Évangiles.
Le premier miracle : la pêche qui a tout changé
Vous connaissez peut-être l’histoire racontée dans l’Évangile de Luc. Jésus rencontre Pierre et ses compagnons, des pêcheurs épuisés après une nuit de travail sans avoir rien attrapé. « On a travaillé dur toute la nuit et on n’a rien pris », lui dit Pierre. Jésus lui demande alors de jeter ses filets en eau profonde. Pierre obéit, et là, c’est l’incroyable : les filets se remplissent de poissons au point de se déchirer. Ils doivent appeler un autre bateau à l’aide, et les deux barques sont si chargées qu’elles manquent de couler. Ce jour-là, Pierre et ses amis ont tout abandonné pour suivre Jésus.
Le deuxième miracle : la pêche aux 153 poissons
L’Évangile de Jean raconte une autre pêche miraculeuse, après la résurrection de Jésus. Sept de ses disciples sont retournés à la pêche, mais encore une fois, ils n’attrapent rien de toute la nuit. Au petit matin, un homme sur la rive leur crie : « Jetez votre filet sur le côté droit de la barque ». Ils le font et ramènent exactement 153 poissons. C’est seulement à ce moment-là qu’ils reconnaissent que l’homme est Jésus. Ce chiffre de 153 a fait couler beaucoup d’encre, les experts se demandent encore aujourd’hui ce qu’il signifie. Ce miracle a convaincu les disciples que Jésus était bien revenu.
Le défi pour les historiens : des textes de foi, pas des journaux
Alors, pourquoi est-ce si difficile de savoir si ces histoires sont vraiment arrivées ? Il faut se rappeler que les Évangiles n’ont pas été écrits comme des reportages. Ils ont été rédigés des dizaines d’années après la mort de Jésus, à partir d’histoires qui se racontaient de bouche à oreille. Leur but n’était pas de faire un compte-rendu historique précis, mais d’inspirer la foi. À l’époque, quand un événement naturel étrange se produisait, les gens le voyaient comme un signe divin, car ils n’avaient pas d’explications scientifiques.
Le grand silence des autres témoins de l'époque
Le gros problème pour les historiens, c’est le silence. Pour confirmer un événement ancien, ils cherchent plusieurs sources indépendantes de la même époque. Or, aucun écrivain romain de l’époque ne mentionne ces pêches miraculeuses. L’historien Flavius Josèphe, qui a beaucoup écrit sur la vie dans cette région à ce moment-là, n’en parle pas non plus. Pas un mot. Sans témoignages extérieurs, d’un point de vue purement historique, ces miracles restent des histoires de foi qui ne peuvent pas être vérifiées.
Quand des scientifiques modernes voient la même chose
Mais voilà que des scientifiques modernes ont été témoins d’un phénomène très étrange. À quatre reprises, en 1990, 2007, 2012 et 2023, des milliers de poissons morts sont soudainement remontés à la surface du lac de Galilée, exactement aux mêmes endroits que ceux décrits dans les Évangiles. Au début, on a cru à un empoisonnement, mais ça n’expliquait pas pourquoi ça se répétait. Une équipe du Laboratoire Limnologique de Kinneret, menée par le Dr Tamar Zohary, a alors décidé d’enquêter sérieusement, en installant des capteurs partout dans le lac.
L'explication : le piège mortel du vent et de l'eau
Alors, comment ça marche ? C’est une histoire de couches d’eau. L’étude a montré que pendant les mois chauds, le lac se divise en deux : une couche d’eau chaude et riche en oxygène à la surface, et une couche d’eau froide et pauvre en oxygène au fond. Les poissons vivent très bien en surface, mais ne peuvent pas survivre dans les profondeurs. Quand des vents d’ouest très forts soufflent, ils poussent l’eau chaude de la surface. Pour la remplacer, l’eau du fond, sans oxygène, remonte. C’est un piège mortel : les poissons qui se trouvent près du bord sont piégés dans cette eau et meurent asphyxiés, remontant tous en même temps à la surface.
La preuve par l'ordinateur
Pour être absolument sûrs, les chercheurs ont utilisé des ordinateurs très puissants pour créer des simulations 3D du lac. Ehud Strobach, de l’Institut Volcani, a dirigé ce travail. Ses modèles ont confirmé que ce phénomène pouvait bien se produire. Ils ont même montré que l’événement était très rare, car il fallait que cinq conditions bien précises soient réunies en même temps (saison, température de l’eau, vents forts, présence de bancs de poissons près du bord, etc.). Cela explique pourquoi ça n’arrive pas tous les jours.
Conclusion : alors, miracle ou phénomène naturel ?
Alors, est-ce que ça veut dire que ce n’était pas un miracle ? Pas forcément. Cette recherche ne vient pas contredire la foi. Elle offre une explication naturelle à un événement qui, pour les gens de l’époque, était tout simplement inexplicable. Elle montre que quelque chose de remarquable et de très rare s’est bien produit dans ces eaux. Que l’on y voie la main de Dieu qui a choisi le moment parfait, ou un simple coup de chance de la nature, l’histoire ne perd pas sa force. Au contraire, cette découverte montre que la science et la foi ne sont pas toujours obligées de se contredire. Elles peuvent parfois regarder le même événement extraordinaire, chacune avec ses propres yeux.
Selon la source : timesofisrael.com