La goutte : une grande étude révèle sa véritable origine, et ce n’est pas ce que l’on pensait
Auteur: Simon Kabbaj
Ah, la goutte ! Cette maladie a une très mauvaise réputation. On l’associe souvent aux bons vivants, aux excès de table, à une consommation un peu trop généreuse de vin et de viande rouge. Bref, on a tendance à penser que c’est un peu la ‘faute’ de celui qui en souffre. Eh bien, il est temps de tordre le cou à cette idée reçue ! Une immense étude scientifique vient de montrer que la véritable coupable, dans la grande majorité des cas, ce n’est pas votre assiette, mais… vos gènes. Une découverte qui pourrait changer notre regard sur cette maladie très douloureuse.
Une étude d'une ampleur sans précédent
Ce n’est pas une petite étude de rien du tout. En 2024, une équipe internationale de chercheurs a analysé les données génétiques de 2,6 millions de personnes ! Parmi elles, plus de 120 000 souffraient de la goutte. En comparant le code génétique des malades avec celui des personnes en bonne santé, les scientifiques ont fait une découverte impressionnante. Ils ont identifié 377 régions spécifiques de notre ADN où des variations semblent liées à la goutte. Et sur ces 377, 149 n’avaient jamais été associées à la maladie auparavant.
Le message des scientifiques : 'Ce n'est pas la faute du malade'
Pour les chercheurs, le message est très clair. ‘La goutte est une maladie chronique avec une base génétique et ce n’est pas la faute de celui qui en souffre. Il faut tordre le cou au mythe selon lequel la goutte est causée par le mode de vie ou l’alimentation’, a insisté Tony Merriman, un épidémiologiste de l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande, l’un des auteurs de l’étude. Bien sûr, le mode de vie peut jouer un rôle, mais les gènes sont le facteur principal.
Alors, qu'est-ce que la goutte, exactement ?
La goutte, c’est une forme d’arthrite très douloureuse. Elle se déclenche quand il y a trop d’acide urique dans le sang. Cet excès d’acide urique finit par former de minuscules cristaux pointus, comme des petites aiguilles, qui se déposent dans les articulations (souvent le gros orteil). La douleur intense vient du fait que notre système immunitaire, en voyant ces cristaux, les considère comme des ennemis et les attaque, ce qui crée une inflammation très forte.
Les gènes, coupables à toutes les étapes
Et c’est là que nos gènes entrent en jeu. L’étude montre que la génétique est importante à toutes les étapes du processus. C’est elle qui influence la façon dont notre corps produit et élimine l’acide urique. Et c’est aussi elle qui détermine si notre système immunitaire va réagir de manière excessive et attaquer les cristaux. Bref, nous sommes plus ou moins prédisposés à la goutte dès notre naissance.
Un mythe qui a des conséquences graves sur la santé
Pourquoi est-il si important de casser ce mythe ? Parce que l’idée que c’est une ‘maladie de bons vivants’ a des conséquences très négatives. ‘Ce mythe répandu provoque de la honte chez les personnes atteintes de la goutte’, explique le professeur Merriman. ‘Cela pousse certaines personnes à souffrir en silence et à ne pas aller voir leur médecin pour obtenir un traitement préventif’. Or, des traitements très efficaces existent pour faire baisser le taux d’acide urique et empêcher les crises.
Vers de nouveaux traitements ?
En plus de changer notre regard sur la maladie, cette découverte ouvre la porte à de nouvelles pistes de traitement. En comprenant mieux les mécanismes génétiques, notamment la réaction du système immunitaire, les scientifiques espèrent pouvoir développer des médicaments plus ciblés. Il se pourrait même que des médicaments qui existent déjà pour d’autres maladies puissent être réutilisés pour traiter la goutte.
Conclusion : arrêtez de culpabiliser et allez voir votre médecin !
Selon la source : sciencealert.com