Une seule séance d’exercice pourrait ralentir la croissance des cellules cancéreuses, selon une nouvelle étude
Auteur: Mathieu Gagnon
On nous le dit tout le temps : bouger, c’est bon pour la santé. On sait que ça aide le cœur, le moral, tout ça. Mais si on vous disait que ça va bien plus loin ? Une nouvelle étude, vraiment très sérieuse, vient de montrer quelque chose d’assez incroyable. Une seule séance d’exercice pourrait aider notre corps à freiner la croissance des cellules cancéreuses.
Oui, vous avez bien lu. Pas des mois d’entraînement, mais une seule session. C’est ce que des chercheurs ont découvert, et ça pourrait bien changer notre façon de voir l’activité physique, surtout pour ceux qui ont traversé ou traversent cette épreuve.
Le pouvoir d'une seule séance de sport
Alors, qu’est-ce qu’ils ont fait exactement ? Les scientifiques ont travaillé avec 32 femmes qui avaient survécu à un cancer du sein. Elles ont participé à une seule séance de sport, soit de l’entraînement fractionné (on en reparle juste après), soit de la musculation. Juste après, on leur a fait une prise de sang.
Et c’est là que ça devient fascinant. Ils ont pris ce sang et l’ont mis en contact avec des cellules de cancer du sein cultivées en laboratoire. Le résultat ? Le sang prélevé *après* l’effort a freiné la croissance de ces vilaines cellules. C’est un peu comme si nos muscles, en travaillant, envoyaient un message clair au cancer : « Stop, on ne te laissera pas grandir ».
Comment ça marche, au juste ?
Vous vous demandez sûrement comment c’est possible. Ce n’est pas de la magie, c’est de la biologie. Quand nos muscles se contractent, ils libèrent dans le sang tout un tas de substances. Les scientifiques les appellent des myokines. Pensez à elles comme à des petits messagers.
Ces messagers voyagent dans tout le corps et, apparemment, certains d’entre eux ont le pouvoir de combattre le cancer. C’est une piste très sérieuse pour enfin comprendre pourquoi les gens qui restent actifs après un cancer ont moins de risques de le voir revenir. Leurs muscles produisent tout simplement leur propre armée de défenseurs.
L'importance de se concentrer sur les survivants
Ce qui est vraiment bien avec cette étude, c’est qu’elle s’est intéressée à des personnes qui ont déjà eu un cancer. Pourquoi c’est important ? Parce que leur corps n’est pas tout à fait le même qu’avant. Les traitements, la maladie… tout ça laisse des traces et modifie un peu la machine.
On ne pouvait donc pas être certain que leur corps réagirait de la même façon que celui de quelqu’un qui n’a jamais été malade. Cette étude prouve que oui, même après les traitements, le corps garde cette capacité formidable à se défendre grâce à l’exercice. C’est une excellente nouvelle.
Et le gagnant est... l'entraînement fractionné !
Les deux types d’exercices testés (musculation et fractionné) ont eu un effet positif. Mais l’un d’eux a été plus efficace : l’entraînement à haute intensité par intervalles, ou « fractionné ». C’est simple : vous donnez tout ce que vous avez pendant 30 secondes (en courant, sur un vélo…), puis vous vous reposez 30 secondes. Et on recommence plusieurs fois.
Le sang des personnes qui ont fait cet exercice contenait plus d’un super-messager appelé IL-6. Et plus il y en avait, plus la croissance du cancer était freinée. Il semblerait donc que pousser un peu la machine, même sur de très courtes périodes, déclenche une réponse anti-cancer plus forte.
Faut-il forcément se dépenser à fond ?
Alors, est-ce qu’une petite promenade tranquille suffit ? D’après cette étude, il semblerait que les exercices plus intenses donnent de meilleurs résultats. Les efforts doux, c’est toujours mieux que rien, bien sûr, mais pour déclencher cette cascade de « messagers » anti-cancer, il faut un peu se bousculer.
Mais attention, ne jetez pas vos poids pour autant ! La musculation reste très importante. Pourquoi ? Parce que plus vous avez de muscles, plus vous avez d’usines pour fabriquer ces fameuses myokines. C’est un cercle vertueux. L’un n’empêche pas l’autre, bien au contraire.
Conclusion : le sport, bien plus qu'un simple passe-temps
Ce qu’il faut retenir de tout ça, ce n’est pas qu’il faut se transformer en athlète olympique du jour au lendemain. Non. Le message clé, c’est que l’exercice n’est pas juste un « petit plus » agréable à côté des traitements comme la chimiothérapie. C’est en train de devenir un traitement à part entière, une arme que nous avons tous en nous.
Bien sûr, et c’est très important, si vous avez ou avez eu un cancer, parlez-en toujours à votre médecin avant de commencer ou de changer votre routine sportive. Chaque cas est unique. Mais savoir que chaque effort, même court, peut activement aider notre corps à se battre… c’est une motivation formidable, non ?
Selon la source : washingtonpost.com