Le CDC tue des enfants : les accusations de RFK Jr. révélées par son ex-directrice
Auteur: Simon Kabbaj
C’est un témoignage qui fait froid dans le dos et qui confirme les pires craintes de la communauté scientifique américaine. Susan Monarez, l’ancienne directrice des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), a témoigné ce mercredi devant le Sénat. Licenciée après seulement un mois en poste, elle a livré un récit accablant sur la manière dont le ministre de la Santé, Robert F. Kennedy Jr., est en train de démanteler l’expertise scientifique au sein de l’agence. Et elle a révélé des propos d’une violence inouïe que le ministre aurait tenus en privé.
Un départ forcé pour avoir défendu la science
Pourquoi a-t-elle été virée si vite ? Susan Monarez a été très claire. Elle a expliqué que le ministre Kennedy lui a dit en août qu’il allait changer le calendrier de vaccination des enfants et qu’elle ‘devait être d’accord avec ça’. Elle a refusé de suivre cet agenda anti-vaccins sans une véritable analyse scientifique, et a donc été poussée vers la sortie. ‘J’aurais pu me taire, accepter les demandes, et personne n’aurait rien su’, a-t-elle déclaré. ‘Mais j’aurais perdu la seule chose qui ne peut être remplacée : mon intégrité’.
Les mots de Kennedy : 'Les employés du CDC tuent des enfants'
Dans le témoignage, ce sont les propos que Robert F. Kennedy Jr. aurait tenus lors de leurs conversations. Selon elle, il lui aurait dit des choses ‘particulièrement blessantes et désobligeantes’ sur l’agence. Il aurait qualifié le CDC de ‘l’agence fédérale la plus corrompue du monde’ et ses employés de ‘gens horribles’. Et puis, la phrase la plus terrible : ‘Il a dit que les employés du CDC tuaient des enfants et qu’ils s’en fichaient‘, a témoigné Monarez. Il les aurait aussi accusés d’être ‘achetés par l’industrie pharmaceutique’.
Une audition sous haute tension
Son audition devant le Sénat a été particulièrement houleuse. La plupart des sénateurs républicains, au lieu de l’interroger sur le fond, l’ont attaquée personnellement, la traitant de ‘menteuse’ ou l’accusant d’être ‘anti-Trump’. Un sénateur a même prétendu qu’il existait un enregistrement de sa conversation avec Kennedy qui prouvait qu’elle mentait, avant de devoir admettre plus tard qu’il s’était ‘trompé’ et que cet enregistrement n’existait pas. Une tentative de déstabilisation qui a échoué.
Un climat de violence et de peur
Cette audition s’est déroulée dans un climat de peur bien réel. Il y a peu, un homme, persuadé d’avoir été blessé par le vaccin anti-Covid, a ouvert le feu sur le siège du CDC à Atlanta, tuant un policier avant de se suicider. Une autre ancienne responsable du CDC, qui témoignait également, a raconté que certains scientifiques du CDC avaient maintenant peur et retiraient leurs noms des publications scientifiques pour se protéger. ‘Chaque balle était destinée à une personne’, a-t-elle dit. ‘Mes équipes ont été très traumatisées’.
La 'nostalgie' comme argument anti-science
L’audition a aussi montré le fossé qui sépare les politiques et les scientifiques. Plusieurs sénateurs républicains ont exprimé une sorte de nostalgie d’un passé idéalisé. L’un d’eux, Roger Marshall, a déclaré : ‘Les vaccins de base que nous avons reçus dans les années 60 et 70, polio, ROR… semblaient être de supers vaccins’. Sous-entendu : ceux d’aujourd’hui sont suspects. Un autre a reproché au CDC de ‘faire peur aux gens’ en parlant des maladies que les enfants non vaccinés pourraient contracter. Une vision du monde où les avertissements de santé publique sont considérés comme de l’alarmisme.
Conclusion : une guerre déclarée à la science
Selon la source : gizmodo.com