Qui est vraiment derrière les vagues de chaleur ? Une nouvelle étude pointe du doigt les géants de l’énergie
Auteur: Mathieu Gagnon
Mais au-delà de ce simple constat, une nouvelle étude vient de sortir et elle va beaucoup plus loin. Des chercheurs ont réussi à quantifier, pour la première fois, la part de responsabilité de certaines grandes entreprises (celles qui produisent du pétrole, du gaz, du charbon et du ciment) dans 213 vagues de chaleur majeures survenues entre 2000 et 2023. C’est une information capitale, car elle met des noms sur un problème qui nous semblait jusqu’ici un peu abstrait.
L'enquête : comment relier la chaleur aux entreprises ?
Jusqu’à présent, on parlait de la responsabilité des pays en général. Mais cette étude change la donne. Elle répond à deux questions très précises : d’abord, à quel point le réchauffement climatique a-t-il rendu ces canicules plus fortes et plus fréquentes ? Et ensuite, quelle est la part exacte de la pollution de chaque grande entreprise dans cette aggravation ? En se concentrant sur les entreprises, les chercheurs pointent ceux qui extraient et vendent les produits responsables de cette situation, et qui ont continué à le faire en connaissant les risques.
La science derrière l'étude, expliquée simplement
Et les résultats sont frappants. Sur toutes les canicules étudiées, le changement climatique les a rendues plus intenses et beaucoup plus probables. Pour vous donner une idée, entre 2000 et 2009, la chaleur était augmentée en moyenne de 1,4 °C. Plus récemment, entre 2020 et 2023, cette augmentation est passée à 2,2 °C ! Côté probabilité, c’est encore plus fou : une canicule était environ 20 fois plus probable dans les années 2000 qu’avant, et près de 200 fois plus probable entre 2010 et 2019. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Les principaux responsables identifiés
Mais ce qui est encore plus incroyable, c’est qu’un tout petit groupe se démarque. Seulement quatorze de ces entreprises ont contribué autant au réchauffement que les 166 autres réunies. C’est énorme. Cela montre que quelques acteurs ont une responsabilité immense, même si, bien sûr, les plus petits producteurs contribuent aussi au problème. C’est un peu comme si, dans un groupe de 180 personnes, 14 d’entre elles faisaient la quasi-totalité du bruit.
Des conséquences bien réelles et mesurables
Les chercheurs estiment qu’environ la moitié de l’augmentation de l’intensité des canicules peut être directement attribuée à ces grandes entreprises. Pour certaines vagues de chaleur, c’est encore plus clair : sans la pollution accumulée, elles auraient été « quasiment impossibles ». Comme le dit une des scientifiques de l’étude, Sonia Seneviratne : « Cela montre simplement que ce n’est pas tant d’acteurs que ça… qui sont responsables d’une très forte fraction de toutes les émissions. »
Ce que l'étude ne dit pas (encore)
Malgré tout, le travail est très sérieux. Les chercheurs prévoient maintenant d’utiliser la même méthode pour étudier d’autres catastrophes comme les pluies torrentielles, les sécheresses ou les incendies. On peut donc s’attendre à avoir des informations encore plus précises à l’avenir.
Conclusion : et maintenant, on fait quoi ?
Cela ouvre des discussions importantes sur qui doit payer pour les dégâts et pour nous aider à nous adapter. Les tribunaux, les assureurs et les gouvernements ont maintenant des données solides pour prendre des décisions. Comprendre qui sont les acteurs principaux nous aide à voir plus clair et à exiger des comptes. En fin de compte, il s’agit de s’assurer que ceux qui ont le plus profité de cette situation contribuent aussi le plus à trouver des solutions.
Selon la source : earth.com