Le grand bouleversement du bonheur : les jeunes sont devenus la génération la plus malheureuse
Auteur: Simon Kabbaj
On a toujours pensé que la jeunesse était la plus belle période de la vie. Une époque d’insouciance, d’optimisme et de bonheur. Eh bien, il semblerait que ce ne soit plus le cas. Pour la première fois dans l’histoire, les jeunes adultes sont devenus la tranche d’âge la plus malheureuse de la société. C’est un changement historique, un véritable bouleversement de ce que nous pensions savoir sur le cycle du bonheur. Entre les crises économiques, les menaces de guerre et l’avenir incertain, la jeunesse fait face à une véritable crise de santé mentale.
La courbe du bonheur en 'U' : ce que l'on a cru pendant des décennies
Pendant des années, des centaines d’études menées dans 145 pays ont montré la même chose : le bonheur suit une courbe en forme de ‘U’ tout au long de la vie. On est très heureux quand on est jeune, puis le bonheur décline au milieu de la vie (la fameuse ‘crise de la quarantaine’), avant de remonter et d’atteindre un nouveau pic à un âge avancé. Ce phénomène semblait universel, et on l’a même observé chez les grands singes, ce qui suggère qu’il a une base biologique.
Le grand basculement : les jeunes au plus bas
Mais depuis quelques années, tout a changé. Le professeur David Blanchflower de l’Université de Dartmouth et ses collègues ont documenté un changement radical. ‘Maintenant, les jeunes adultes sont (en moyenne) les personnes les plus malheureuses. Le malheur diminue avec l’âge, et le bonheur augmente avec l’âge’, écrit-il. La courbe en ‘U’ s’est transformée en une ligne droite qui monte. Les jeunes sont maintenant tout en bas de l’échelle du bonheur, moins heureux que les personnes de 40 ou 50 ans.
Des chiffres qui font froid dans le dos
Les statistiques sur la santé mentale des jeunes sont alarmantes. L’analyse des données des CDC américains révèle qu’une jeune femme sur neuf déclare que chaque jour de sa vie est un ‘mauvais jour’ pour sa santé mentale. Chez les jeunes hommes, c’est un sur quatorze. Les taux de dépression chez les adolescents ont augmenté de 52 % entre 2005 et 2017. Les pensées suicidaires, l’automutilation et les hospitalisations psychiatriques sont aussi en forte hausse. Et ce n’est pas qu’un problème américain : cette tendance est observée dans plus de 80 pays.
Quand est-ce que ça a commencé et pourquoi ?
Identifier la cause exacte est très difficile. On pourrait penser au Covid, mais la tendance a commencé bien avant, autour de 2011. La crise économique de 2008 a certainement joué un rôle, en rendant l’avenir plus incertain (logement cher, dettes étudiantes…). Mais ces facteurs n’expliquent pas pourquoi le phénomène est mondial et a commencé en même temps partout.
Le grand suspect : les smartphones et les réseaux sociaux
Pour de nombreux chercheurs, le principal suspect est l’arrivée massive des smartphones et des réseaux sociaux dans nos vies, justement autour de cette période. De nombreuses études ont montré le lien entre une utilisation intensive des réseaux sociaux et la dépression, l’anxiété et la solitude. Ils créent un environnement de comparaison sociale négative constante. Les jeunes comparent leur vie réelle aux profils en ligne parfaitement mis en scène des autres, ce qui nourrit un sentiment d’inadéquation. Le design addictif de ces plateformes perturbe aussi le sommeil et les interactions sociales en face à face.
Conclusion : un appel à l'action urgent
Selon la source : club.happinessstudies.academy