Les conseillers du CDC apportent leur première modification au calendrier vaccinal pour enfants
Auteur: Mathieu Gagnon
Ce groupe, qu’on appelle l’ACIP, a pour mission de conseiller le gouvernement sur le calendrier vaccinal. En gros, ce sont eux qui disent quel vaccin faire et à quel âge. Alors, quand ils décident de changer quelque chose, tout le monde écoute. Surtout les parents et les grands-parents.
Un premier vaccin combiné sur la sellette
La première chose qu’ils ont décidé de toucher, c’est un vaccin combiné. Vous savez, celui qui protège en une seule piqûre contre la rougeole, les oreillons, la rubéole ET la varicelle (ROR-V). Actuellement, certains bébés le reçoivent entre 12 et 15 mois.
Le comité a voté (8 voix contre 3) pour recommander de ne plus faire ce vaccin combiné avant l’âge de 4 ans. À la place, ils suggèrent de revenir à deux piqûres séparées : une pour la rougeole, les oreillons et la rubéole (le fameux ROR), et une autre, à part, pour la varicelle.
Pourquoi ce changement ? La raison principale évoquée est un risque légèrement plus élevé de convulsions liées à la fièvre avec le vaccin tout-en-un, comparé aux deux injections séparées. Même si des experts comme le Dr Meissner, membre du comité, ont rappelé que ces convulsions sont généralement sans danger et n’ont pas de conséquences à long terme. C’est un point qui a divisé, clairement.
Le vaccin contre l'hépatite B à la naissance : bientôt la fin ?
L’autre gros morceau, c’est le vaccin contre l’hépatite B. Depuis plus de 30 ans, on le fait à quasiment tous les bébés dès la naissance, à l’hôpital. C’est une pratique bien installée.
Eh bien, le comité envisage de tout changer. L’idée serait de ne plus le faire à la naissance pour les bébés dont la mère a été testée négative pour le virus. On attendrait plutôt leur premier mois. Le vote final sur ce point a été repoussé, mais la discussion a été intense.
Les partisans de ce changement disent que si la mère n’a pas le virus, le bébé ne risque rien, donc pas besoin de se presser. Une logique qui semble simple, mais qui inquiète beaucoup de médecins.
Pourquoi vacciner un nouveau-né si la maman va bien ?
C’est la question que beaucoup se posent, et la réponse des médecins est simple : le vaccin à la naissance est un filet de sécurité. L’hépatite B peut se transmettre de la mère à l’enfant pendant l’accouchement et causer de graves problèmes de foie plus tard.
Le problème, c’est que parfois, les mamans ne sont pas dépistées, ou alors elles attrapent le virus en fin de grossesse, après le test. Les chiffres montrent qu’environ 12 à 16% des femmes enceintes passent entre les mailles du filet du dépistage. C’est pour protéger ces bébés-là que la recommandation de vacciner tout le monde à la naissance a été mise en place. C’est une assurance-vie, en quelque sorte.
Retirer cette protection, pour beaucoup de spécialistes, c’est prendre un risque inutile pour une maladie évitable.
Une ambiance tendue et des motivations floues
Il faut dire que l’ambiance pendant la réunion était assez… particulière. On a senti une vraie division. Il y a eu des moments de confusion, où certains membres ont même dû demander pour quoi, au juste, ils venaient de voter. Pas très rassurant.
Les raisons de ces révisions ne sont pas claires non plus. Un membre du comité a dit qu’il ne s’agissait pas de sécurité, mais de restaurer la confiance du public. Puis, juste après, le président du comité, Martin Kulldorff, a dit aux journalistes que c’était bien à cause des effets secondaires. Difficile de savoir sur quel pied danser.
Face à eux, des médecins comme le Dr Cody Meissner ont défendu les vaccins actuels, les qualifiant de « extrêmement sûrs » et ne voyant aucune donnée justifiant de tels changements. Il craint que cela ne crée des doutes inutiles dans l’esprit des gens.
Les grandes associations médicales s'inquiètent
Forcément, ces discussions n’ont pas manqué de faire réagir. Les grandes organisations de médecins, comme le Collège Américain des Obstétriciens et Gynécologues, ont exprimé leur préoccupation. Ils espèrent que les décisions finales seront basées sur la science, et non sur les opinions personnelles de certains membres du nouveau comité.
Beaucoup critiquent aussi la nouvelle manière de fonctionner du comité. Avant, les associations médicales participaient aux groupes de travail. Maintenant, elles en ont été écartées. On dirait qu’on veut moins d’avis extérieurs. Ça ajoute à l’inquiétude générale.
Conclusion : Alors, on fait quoi maintenant ?
Mais c’est un signal fort que les choses pourraient bouger. Pour les parents et grands-parents, cela peut être source de confusion. Le plus sage est, comme toujours, d’en discuter avec votre médecin de famille ou votre pédiatre. Eux connaissent le dossier médical de vos enfants et petits-enfants et sauront vous donner le meilleur conseil. Bref, l’affaire est à suivre de très près.
Selon la source : washingtonpost.com