La Chine pourrait dépasser les États-Unis dans la conquête spatiale d’ici 5 à 10 ans, selon des experts
Auteur: Adam David
Le leadership américain dans l’espace, autrefois incontesté et gravé dans le marbre des missions Apollo, vacille sérieusement. La Chine, avec une ambition qui semble sans limites et des succès qui s’enchaînent à un rythme effréné, pourrait bien ravir la première place d’ici cinq à dix ans. Ce n’est plus de la science-fiction, mais une projection très concrète qui agite Washington.
Un rapport qui sonne comme un avertissement
C’est le constat, un peu brutal, d’un récent rapport de la Commercial Space Federation, une organisation qui représente l’industrie spatiale privée américaine. Le document est sans appel : l’essor spatial chinois, nourri par des investissements colossaux et une stratégie politique implacable, « a fondamentalement redessiné le champ de la compétition pour le pouvoir mondial ». Pékin ne se contente plus de combler son retard ; selon les auteurs, « la Chine impose le rythme, déréglemente et, parfois, redéfinit le leadership sur Terre et au-dessus de la Terre ».
Une montée en puissance sur tous les fronts
Il faut dire que le programme spatial chinois, qui a vraiment décollé dans les années 1990, avance à marche forcée. Pensez-y : en une décennie à peine, la Chine a déployé l’une des plus grandes flottes de satellites météo, un réseau d’observation de la Terre redoutable, et s’apprête à lancer des méga-constellations pour rivaliser avec le Starlink d’Elon Musk. C’est simple, là où les États-Unis ont mis des décennies pour bâtir leur héritage, la Chine semble vivre en accéléré « les ères d’Apollo, de l’ISS et de l’espace commercial » en même temps.
Tiangong et la lune : les symboles d'une ambition dévorante
Le symbole le plus visible de ce basculement est sans doute la station spatiale Tiangong. Alors que la Station Spatiale Internationale (ISS), fruit d’une coopération mondiale menée par les Américains, sera démantelée d’ici 2030, Tiangong deviendra l’unique avant-poste orbital géré par un État. Un formidable outil d’influence géopolitique et scientifique. Et puis, il y a la Lune. La Chine a déjà réussi l’exploit d’alunir sur sa face cachée et de ramener des échantillons. Son prochain objectif ? Une base lunaire habitée d’ici 2035.
Pendant ce temps, l'amérique patine
Face à ce sprint, l’Amérique semble parfois courir avec des semelles de plomb. Le programme Artemis, qui doit ramener des astronautes sur la Lune, accumule les retards. Une partie du problème vient des difficultés de la fusée Starship de SpaceX, sur laquelle la NASA a beaucoup misé. Mais ce ralentissement est aussi politique et budgétaire. Les coupes drastiques dans le budget de l’agence spatiale américaine menacent des projets d’envergure, comme le retour des échantillons martiens collectés par le rover Perseverance. C’est toute la vision à long terme qui est fragilisée.
La diplomatie spatiale, l'autre atout de pékin
L’argent ne fait pas tout. La Chine a également compris l’importance des alliances. En multipliant les collaborations avec la Russie, l’Inde et d’autres nations spatiales émergentes, elle tisse une toile diplomatique qui contrebalance l’hégémonie historique des États-Unis. Avec plus de 80 projets internationaux à son actif, Pékin ne s’isole pas, bien au contraire. Il se positionne comme un partenaire alternatif, crédible et ambitieux, pour les pays qui veulent leur part du rêve spatial.
le compte à rebours est lancé
Personne ne dit que la partie est déjà jouée. « Les États-Unis sont encore en avance dans de nombreux domaines spatiaux », tempère Dave Cavossa, le président de la Commercial Space Federation. Mais son avertissement résonne avec force : « les Chinois progressent très vite et sont sur le point de nous dépasser dans les cinq à dix prochaines années si nous n’agissons pas ». Le ciel n’est plus la limite, c’est devenu un échiquier. Et la Chine vient d’avancer une pièce maîtresse.
Selon la source : trustmyscience.com