C’était un samedi matin comme les autres, ou presque. À Alfortville, le quotidien d’Eva, une mère de famille d’une trentaine d’années, a volé en éclats lorsque le chien de la famille s’est jeté sur sa fille. Pour la protéger, elle a tout sacrifié. Aujourd’hui hospitalisée, amputée de ses deux bras, c’est toute une vie qu’il faut réapprendre.
Quelques minutes pour que tout bascule
Les faits se sont déroulés le 30 août 2025, dans le Provinois. Le rottweiler de trois ans, un animal décrit comme massif, a soudainement changé de comportement. Il s’est d’abord montré dominant envers la fille aînée d’Eva, âgée de 12 ans. Un geste de défense anodin de la fillette pour le repousser, et l’animal est entré dans une fureur incontrôlable.
Sans une seconde d’hésitation, Eva s’est interposée. Elle est immédiatement devenue la cible de toute la rage du chien. Une scène d’une violence inouïe, qui s’est déroulée sous les yeux de ses enfants.
Le courage des enfants face à l'horreur
Dans la panique générale, le fils de 15 ans a eu le réflexe de mettre ses frère et sœur en sécurité en les enfermant dans une chambre. Il a bien tenté d’intervenir, de maîtriser la bête, mais en vain. Pendant d’interminables minutes, l’adolescent n’a pu qu’assister, impuissant, à l’acharnement du chien sur sa mère. C’est sa petite sœur, malgré le choc, qui a trouvé la force de composer le numéro des secours. L’attente a duré trente minutes. Une éternité.
L'intervention des secours et un verdict implacable
Quand les pompiers et les gendarmes sont enfin arrivés, la scène était chaotique. L’animal, « entré dans un vrai état de rage », selon les mots de la belle-sœur d’Eva, Celya, faisait des allers-retours entre la mère blessée et les forces de l’ordre. « Comme si ma belle-sœur était sa proie », a-t-elle confié à actu.fr.
Face au danger imminent et à l’impossibilité de calmer le chien, les gendarmes n’ont eu d’autre choix que de l’abattre. Il faudra trois tirs pour le neutraliser. Héliportée à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, Eva a subi une opération de quinze heures. Mais le verdict est tombé, terrible : ses deux bras n’ont pu être sauvés.
L'incompréhension d'une famille brisée
Comment en est-on arrivé là ? C’est la question qui hante les proches d’Eva. Ce rottweiler, ils l’avaient depuis qu’il n’était qu’un chiot. « On ne comprend pas. Ce chien faisait partie de la famille, c’était un gros nounours », souffle sa belle-sœur, encore sous le choc. L’incompréhension est totale. Pour tenter d’y voir plus clair, une autopsie du cerveau de l’animal a été ordonnée. La piste d’une tumeur ou d’une autre anomalie neurologique qui expliquerait ce déchaînement de violence soudain est étudiée.
une nouvelle vie à reconstruire, entre épreuves et solidarité
Pour Eva, un nouveau combat commence. Un long séjour à l’hôpital, suivi de mois, voire d’années de rééducation pour s’adapter à ses prothèses. Sa fille s’en sort avec quelques cicatrices physiques, mais les blessures psychologiques pour toute la famille sont immenses. La maison du drame a été placée sous scellés, les forçant à déménager en urgence.
Pour les aider à faire face aux dépenses colossales – aménagement du nouveau logement, perte de salaire d’Eva –, une cagnotte en ligne a été ouverte. Au-delà du drame personnel, cette histoire sonne comme un terrible rappel à la vigilance. Aujourd’hui, c’est une famille entière qui doit se reconstruire, suspendue à la solidarité des autres pour pouvoir imaginer un avenir.
Selon la source : aufeminin.com