Vous souvenez-vous des années 70 ? Juste après que l’homme a marché sur la Lune, tout le monde semblait regarder le ciel. Et on y voyait des choses… étranges. Les journaux étaient remplis de titres qui faisaient rêver ou un peu peur : « Des soucoupes volantes au-dessus de Perpignan », « Des traces bizarres dans un champ du Jura ». C’était une sacrée époque. Des gens tout à fait normaux, comme vous et moi, se retrouvaient à la télé pour raconter ce qu’ils avaient vu. Alors, que se passait-il vraiment dans notre ciel ? Des espions russes ? Des prototypes secrets ? Ou, qui sait, des visiteurs d’ailleurs ? C’est dans cette ambiance de mystère et d’effervescence que l’État français a décidé de prendre les choses en main.
Pourquoi la France a créé un 'bureau des ovnis' ?
Face à cette vague de témoignages, le gouvernement ne pouvait pas rester les bras croisés. Figurez-vous que même les plus hautes personnalités de l’État prenaient ça au sérieux. En 1974, le ministre des Armées de l’époque, Robert Galley, a dit qu’il fallait garder l’esprit « extrêmement ouvert » face à ces phénomènes. Il fallait une parole officielle pour rassurer, pour enquêter, et pour éviter que les rumeurs ne partent dans tous les sens.
C’est comme ça qu’est né le 1er mai 1977 le Gepan, qui est un peu l’ancêtre du Geipan d’aujourd’hui. L’idée, c’était de confier ça à des gens sérieux : le Centre national d’études spatiales (le CNES), nos experts de l’espace. Et pour montrer leur rigueur, ils ont tout de suite préféré parler de PAN (Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés) plutôt que d’ovnis. Ça sonne un peu moins comme de la science-fiction, mais c’est pour bien dire qu’on ne pense pas tout de suite aux petits hommes verts !
Comment enquêtaient-ils sur le terrain ?
Ce n’était pas juste un bureau avec des gens en cravate qui lisaient des rapports. Non, non. Le Gepan a mis en place une véritable machine d’enquête, très sérieuse. Pour être sûr de ne rien laisser au hasard, ils se sont entourés des meilleurs. Imaginez un peu : ils travaillaient main dans la main avec la gendarmerie nationale, l’aviation civile, l’armée de l’air et même Météo-France. Quand quelqu’un signalait quelque chose, ce réseau se mettait en marche.
Et il y avait aussi, et c’est formidable, de nombreux enquêteurs bénévoles. Des passionnés qui allaient sur place, prenaient des photos, interrogeaient les témoins, faisaient des prélèvements si nécessaire… Un vrai travail de détective pour essayer de comprendre ce qui s’était passé.
Un classement simple pour y voir plus clair
Une fois toutes les informations rassemblées, il fallait bien trier tout ça. Pour que ce soit simple à comprendre, les enquêteurs ont créé quatre catégories, de A à D.
- Catégorie A : Le mystère est résolu, on a une explication parfaitement logique (un avion, un satellite, un ballon météo…).
- Catégorie B : C’est probablement quelque chose de connu, mais on n’a pas assez de preuves pour en être sûr à 100%.
- Catégorie C : On n’a pas assez d’informations pour se faire une idée. Le dossier est en attente.
- Catégorie D : Et là, c’est le plus intéressant. Ce sont les cas où, malgré une enquête très poussée, le phénomène reste totalement inexpliqué. C’est ce qu’on appelle les cas « dignes d’intérêt ».
À l’époque, ces fameux cas D représentaient quand même entre 15 et 20% des dossiers. C’est beaucoup !
Et aujourd'hui, que reste-t-il de mystérieux ?
Les méthodes ont bien sûr évolué. Le Geipan (le nom actuel) travaille maintenant avec des psychologues pour mieux comprendre les témoignages. Parce que parfois, notre cerveau peut nous jouer des tours, c’est bien connu. Grâce à tout ce travail, la plupart des cas trouvent une explication. Mais pas tous.
Aujourd’hui, il reste encore 102 cas classés D, soit un peu plus de 3% de tous les dossiers étudiés. Ça peut paraître peu, mais ce sont des cas vraiment déroutants. Certains sont devenus célèbres, comme la rencontre de Cussac en 1967 ou l’affaire de Trans-en-Provence en 1981. On parle d’objets qui vont à des vitesses folles sans faire de bruit, qui changent de direction d’un coup, ou qui disparaissent comme par magie… Bien sûr, le plus souvent, un objet étrange dans le ciel est juste une lanterne thaïlandaise ou un débris de satellite, mais ces quelques cas continuent d’intriguer les chercheurs.
Entre la méfiance du public et le besoin de transparence
Après le Gepan, il y a eu le Sepra, puis en 2005, le Geipan est né. On a ajouté un « I » pour « Information », car leur mission est aussi d’informer le public. Mais ce n’est pas toujours simple. Forcément, quand c’est l’État qui s’en mêle, les gens se méfient et pensent qu’on leur cache des choses. C’est un peu le revers de la médaille d’être un organisme officiel.
Pour combattre cette méfiance, le Geipan a eu une idée géniale en 2008 : rendre toutes ses enquêtes publiques sur son site internet (en retirant les noms, bien sûr). Et ça a été un succès fou ! Le directeur, Frédéric Courtade, raconte que le site a complètement planté le jour du lancement, tellement il y avait de monde qui voulait voir les dossiers. C’est la preuve que le sujet passionne toujours autant. Aujourd’hui, ils reçoivent environ 800 signalements par an. Le mystère continue !
Conclusion : Un service unique au monde
Finalement, l’histoire du Geipan, c’est l’histoire d’une volonté de répondre à une question simple : que se passe-t-il là-haut ? Ce n’est pas un club de chasseurs d’extraterrestres, mais un groupe de scientifiques et d’experts qui essaient de mettre de la raison sur des phénomènes qui nous dépassent. Ils ont réussi à expliquer des milliers de cas, rassurant beaucoup de gens. Et pour les quelques mystères qui restent… eh bien, ils nous rappellent qu’il y a peut-être encore des choses à découvrir. Et ça, c’est ce qui rend le ciel nocturne si fascinant, vous ne trouvez pas ?
Selon la source : slate.fr