Un jaguar bat le record de la plus longue nage jamais enregistrée pour son espèce en Amazonie
Auteur: Simon Kabbaj
On dit souvent que les chats n’aiment pas l’eau. Eh bien, oubliez ce cliché ! Les jaguars, eux, sont de redoutables nageurs. Mais même pour ces grands prédateurs, ce qu’un individu vient d’accomplir au Brésil dépasse tout ce que l’on pouvait imaginer. Un jaguar a pulvérisé le record de la plus longue nage jamais observée. Un exploit qui laisse les scientifiques perplexes et qui nous oblige à repenser la façon dont nous protégeons cette espèce menacée.
Un record pulvérisé : près de six fois la distance précédente !
Jusqu’à présent, la plus longue nage de jaguar jamais enregistrée était de 200 mètres. C’est déjà pas mal, mais ce n’est rien comparé à la nouvelle performance. Pour être précis, les chercheurs estiment que le jaguar a parcouru au minimum 1,27 kilomètre à la nage, et peut-être même jusqu’à 2,48 kilomètres ! C’est au moins six fois plus que l’ancien record. Un véritable marathon aquatique pour un félin terrestre.
La preuve par les taches
Comment les scientifiques sont-ils si sûrs de cet exploit ? Grâce à la technologie et à un peu de chance. L’histoire, racontée dans une étude préliminaire publiée sur le serveur *BioRxiv*, a commencé en mai 2020, quand un jaguar mâle a été photographié par un piège photographique sur la rive nord d’un immense lac de barrage au Brésil. Plus de quatre ans plus tard, le même jaguar a été de nouveau photographié, mais cette fois sur une petite île au milieu du lac. En analysant les taches du pelage, qui sont uniques à chaque jaguar comme nos empreintes digitales, les chercheurs ont eu la certitude qu’il s’agissait du même individu. Et pour aller sur cette île, il n’avait pas d’autre choix que de nager.
Un habitat de plus en plus fragmenté par l'homme
Cette histoire, au-delà de l’exploit sportif, est très importante pour la conservation de l’espèce. L’habitat du jaguar est de plus en plus morcelé par la déforestation et les activités humaines. Les grands barrages hydroélectriques, comme celui où l’exploit a eu lieu, sont un vrai problème. Ils inondent des milliers de kilomètres carrés de forêt, transformant le paysage en un archipel d’îles et de péninsules. On a longtemps pensé que ces immenses étendues d’eau étaient des barrières infranchissables pour les jaguars.
Ce que cette nage nous apprend pour protéger l'espèce
Cette découverte change la donne. Elle nous montre que les jaguars sont capables de traverser ces barrières aquatiques, mais probablement à certaines conditions. Les chercheurs pensent que la présence de petites îles, qui peuvent servir d’étapes de repos, est cruciale. La température de l’eau et le trafic de bateaux jouent aussi un rôle. Cette information est essentielle pour mieux planifier la construction de futurs barrages ou pour aménager des ‘corridors’ qui permettraient aux jaguars de continuer à se déplacer, à se rencontrer et à se reproduire, assurant ainsi la survie de l’espèce à long terme.
Conclusion : un exploit qui doit nous faire réfléchir
Selon la source : gizmodo.com