Gatineau : la manifestation des camionneurs finalement annulée, la décision suscite incompréhension et réactions

L’opération escargot était prévue pour frapper fort, entre 5 h et 9 h, en plein cœur de l’heure de pointe. Mais au point de ralliement, l’ambiance n’était pas vraiment à la mobilisation. Seule une poignée de camionneurs s’est présentée.

Face à ce constat, les organisateurs n’ont eu d’autre choix que de jeter l’éponge. Ils ont simplement confirmé à Radio-Canada que l’événement était annulé, sans plus de cérémonie. Le convoi ne prendrait pas la route.

Pourtant, les autorités, elles, avaient pris les devants. Anticipant des blocages importants, Services publics et Approvisionnement Canada avait ordonné la fermeture de plusieurs voies sur le pont Macdonald-Cartier dès 22 h la veille. Une mesure préventive qui s’est avérée plus pénalisante que la manifestation elle-même.

Car malgré l’annulation du convoi, ces voies sont restées fermées lundi matin, créant un entonnoir pour les milliers d’automobilistes qui n’avaient, eux, pas manqué leur départ pour le travail. Une pagaille bien réelle, pour une menace fantôme.

Mais que réclamaient au juste ces manifestants ? Loin des slogans des convois précédents, ce mouvement, baptisé « Assez, c’est assez ! », se concentre sur un enjeu bien concret : la sécurité routière. Une préoccupation qui semble faire consensus dans la profession.

Les routiers à l’origine de l’appel pointent du doigt ce qu’ils estiment être un laxisme généralisé. Ils veulent des actions fortes pour rendre les routes plus sûres, pour eux comme pour les autres usagers.

Si le mouvement a fait chou blanc dans la région de la capitale fédérale, la grogne, elle, reste bien palpable ailleurs au Québec. D’autres manifestations, sur le même thème, étaient bel et bien organisées ce lundi à Montréal, à Québec et à Trois-Rivières. Signe que si le convoi de Gatineau n’a pas démarré, le moteur du mécontentement des routiers, lui, n’est pas près de s’éteindre.