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Archéologie Histoire Science

Nos ancêtres n’étaient pas des chasseurs, mais des proies pour les léopards

 Auteur: Mathieu Gagnon
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Nos ancêtres n’étaient pas des chasseurs, mais des proies pour les léopards
Crédit: freepik
On a longtemps imaginé nos lointains ancêtres, les Homo habilis, comme les premiers grands chasseurs de l’histoire. Armés de leurs outils en pierre, on pensait qu’ils avaient enfin pris le dessus sur la nature, il y a près de 2 millions d’années. C’était une belle histoire, celle de l’homme devenant prédateur. Mais des os oubliés dans les tiroirs d’un musée viennent de nous raconter quelque chose de bien différent. Et si, en réalité, nos ancêtres n’étaient pas les chasseurs, mais les chassés ?

  Un monde sauvage et plein de dangers

Un monde sauvage et plein de dangers
Crédit: freepik
Il faut se remettre dans le contexte de l’époque. La savane africaine n’était pas un lieu de promenade. Pour les premiers humains, qui commençaient à peine à se redresser sur leurs deux jambes, chaque jour était une lutte pour la survie. Les herbes hautes cachaient des prédateurs redoutables : des lions, des hyènes, et bien sûr, des léopards. C’était un monde où les plus grands carnivores de la planète faisaient la loi. Sortir à découvert, c’était risquer de finir dans les griffes ou les mâchoires de l’un d’eux. Clairement, nos ancêtres étaient bien plus vulnérables qu’on ne le pensait.

  Les vieux os de Tanzanie parlent à nouveau

Les vieux os de Tanzanie parlent à nouveau
Crédit: freepik
Des chercheurs espagnols ont eu la bonne idée de ressortir de vieux fossiles découverts en Tanzanie, dans un lieu célèbre appelé la Gorge d’Olduvai. Il s’agissait des restes de deux individus Homo habilis. À l’époque, on avait trouvé à côté d’eux des outils en pierre, ce qui avait fait dire à tout le monde : « Ce sont des chasseurs ! ». Mais certains scientifiques doutaient déjà. Ils trouvaient que cet ancêtre, avec son petit cerveau et son allure encore proche du singe, n’était peut-être pas assez évolué pour fabriquer de tels outils.

  L'intelligence artificielle pour déchiffrer les indices

L'intelligence artificielle pour déchiffrer les indices
Crédit: freepik
Pour en avoir le cœur net, les scientifiques ont utilisé une technologie très moderne : l’intelligence artificielle. C’est un peu comme un super-ordinateur qu’on a entraîné à reconnaître des choses très précises. Dans ce cas, on lui a montré des milliers de marques de dents laissées par différents animaux : lions, crocodiles, hyènes, léopards… Ensuite, l’ordinateur a analysé les marques présentes sur les os de nos ancêtres. Le but était simple : savoir qui avait mordu ces os.

  Le coupable est démasqué : le léopard

Le coupable est démasqué : le léopard
Crédit: freepik
Et là, surprise ! Les marques ne correspondaient pas à celles d’une hyène, qui est un charognard (elle mange les restes). Non, les morsures correspondaient parfaitement à celles d’un léopard. Et un léopard, ça ne fait pas dans la dentelle : il préfère la viande fraîche. Il chasse sa proie et la dévore. Les marques étaient situées sur des endroits terribles : la mâchoire, l’arrière du crâne et même un doigt. C’est une image assez effrayante… la tête de notre ancêtre était littéralement dans la gueule du félin. Il n’y avait plus de doute : ces Homo habilis avaient été attaqués, tués et mangés.

  Mais alors, à qui appartenaient les outils ?

Mais alors, à qui appartenaient les outils ?
Crédit: freepik
Cette découverte laisse une grande question en suspens. Si ce n’était pas l’Homo habilis qui utilisait ces outils pour chasser, alors qui était-ce ? Les chercheurs ont une petite idée. À la même époque, une autre espèce d’humain, plus grande, plus intelligente et plus proche de nous, vivait dans les mêmes régions : l’Homo erectus. Il est donc très probable que ce soit lui, le véritable artisan de ces outils. L’Homo habilis n’était qu’une victime collatérale, vivant à l’ombre de son cousin plus évolué et des prédateurs qui rodaient.

  Conclusion : Notre histoire se réécrit sans cesse

Conclusion : Notre histoire se réécrit sans cesse
Crédit: freepik
Finalement, cette histoire nous rappelle que la science n’est jamais figée. Ce que nous croyions savoir hier peut être balayé par une nouvelle découverte aujourd’hui. L’image de notre ancêtre chasseur est remplacée par celle, plus humble, d’une proie essayant de survivre dans un monde hostile. L’humanité a mis bien plus de temps qu’on ne le pensait à grimper au sommet de la chaîne alimentaire. C’est un rappel fascinant de la fragilité de nos origines et du long, très long chemin que nous avons parcouru.

Selon la source : popularmechanics.com

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