Si votre cou mesure plus de 43 cm, votre santé cardiaque pourrait être menacée
Auteur: Mathieu Gagnon
Pendant des années, on nous a dit de surveiller notre poids sur la balance ou notre indice de masse corporelle (IMC). Des outils utiles, bien sûr. Mais la science découvre de nouvelles façons, parfois surprenantes, de garder un œil sur notre santé. Figurez-vous qu’une mesure toute simple, celle de notre tour de cou, pourrait en dire long sur les risques pour notre cœur et notre bien-être général.
Ce n’est pas juste une question d’apparence. Un cou un peu fort peut être un signe de force, on le voit chez les sportifs. Mais il peut aussi cacher des choses moins visibles, et c’est important d’en parler, sans s’alarmer.
Le tour de cou, plus révélateur que le poids seul ?
Vous connaissez l’IMC ? C’est ce calcul qui divise le poids par la taille pour savoir si on est en surpoids. Le problème, c’est qu’il ne fait pas toujours la différence entre la graisse et le muscle. Un grand sportif très musclé, par exemple, pourrait avoir un IMC élevé sans avoir un gramme de graisse en trop. C’est un peu limité, vous voyez ?
C’est là que le tour de cou devient intéressant. Il nous donne une autre information. Il permet de voir comment la graisse est répartie, surtout dans le haut du corps. Et ça, c’est un indice précieux pour les médecins.
Pourquoi un cou large peut être un signal d'alarme
Mais alors, pourquoi le tour de cou est-il si important ? Ce n’est pas la graisse juste sous la peau du cou qui pose problème. En fait, un cou large est souvent le signe qu’il y a aussi de la graisse plus profonde, celle qu’on appelle la graisse viscérale. C’est une mauvaise graisse qui s’enroule autour de nos organes vitaux, comme le cœur ou le foie.
Cette graisse n’est pas inactive, au contraire. Elle libère des substances dans le sang qui peuvent perturber le bon fonctionnement de notre corps : la gestion du sucre, du cholestérol et même le rythme de notre cœur. Le tour de cou est donc comme un messager qui nous alerte sur ce qui se passe à l’intérieur.
Les risques directs pour notre cœur
Les études sont assez claires sur ce point. Un tour de cou plus important est lié à plusieurs soucis cardiaques. On parle notamment de l’hypertension artérielle (une tension trop élevée), de l’insuffisance cardiaque, et d’un trouble du rythme appelé la fibrillation auriculaire.
Ce dernier est particulièrement à surveiller. C’est quand le cœur se met à battre de façon irrégulière, un peu anarchique. Cela peut créer des caillots de sang et augmenter le risque d’AVC. Un cou large est aussi associé au rétrécissement des artères qui amènent le sang au cœur, ce qui l’empêche de recevoir tout l’oxygène dont il a besoin.
Diabète et troubles du sommeil : les autres dangers
Les problèmes ne s’arrêtent pas au cœur. Un tour de cou élevé augmente aussi le risque de diabète de type 2. Et ce n’est pas tout. Il y a un lien très fort avec ce qu’on appelle l’apnée obstructive du sommeil.
C’est un trouble où la respiration s’arrête et reprend plusieurs fois pendant la nuit. La personne ne s’en rend pas toujours compte, mais le corps, lui, souffre. Ça provoque une énorme fatigue pendant la journée – ce qui peut être dangereux, par exemple au volant – et ça met une pression énorme sur le cœur et les vaisseaux sanguins.
Alors, quels sont les chiffres à connaître ?
Concrètement, à partir de quand faut-il être plus vigilant ? Les chercheurs ont établi des seuils. Pour les hommes, un tour de cou de 43 cm (ou 17 pouces) ou plus est considéré comme un risque. Pour les femmes, ce seuil est de 35,5 cm (ou 14 pouces) ou plus.
Et le plus surprenant, c’est que ce risque existe même si votre poids est considéré comme normal selon l’IMC ! On peut être mince et quand même avoir un tour de cou qui signale un danger potentiel. Chaque centimètre de plus au-dessus de ces seuils augmente un peu plus les risques pour la santé.
Que faire si votre tour de cou dépasse ces mesures ?
Si vous mesurez votre cou et que le chiffre est au-dessus du seuil, surtout, pas de panique. C’est une information, pas une condamnation. C’est une invitation à prendre les choses en main, tranquillement. C’est un simple signal d’alerte.
La bonne nouvelle, c’est qu’on peut agir. Le tour de cou peut diminuer avec de bonnes habitudes de vie. Un peu d’exercice cardiovasculaire comme la marche rapide ou le vélo, et un peu de renforcement musculaire, ça aide à réduire la graisse du haut du corps. Bien dormir est aussi essentiel, tout comme une alimentation équilibrée, riche en légumes, en fruits et en légumineuses. Pour le mesurer, rien de plus simple : prenez un mètre de couturière, enroulez-le autour de votre cou à l’endroit le plus fin, sans trop serrer. La lecture est immédiate.
Conclusion : une mesure simple pour mieux vous connaître
Au final, il faut voir le tour de cou comme un outil de plus dans notre boîte à outils santé. Il ne remplace pas l’avis d’un médecin ni les autres mesures comme la tension artérielle, mais il complète le tableau. C’est une information facile à obtenir, qui ne coûte rien, et qui peut nous aider à mieux comprendre ce que notre corps nous dit.
Dans un monde où l’on cherche toujours de nouvelles technologies pour prédire les maladies, parfois, les réponses les plus simples sont juste sous notre nez… ou plutôt, autour de notre cou. Y prêter attention, c’est déjà faire un pas pour prendre soin de soi.
Selon la source : scitechdaily.com