Missile nucléaire intercontinental : selon la Corée du Sud, Pyongyang touche au but et inquiète la communauté internationale
Auteur: Adam David
La menace se précise. Selon une déclaration de haut niveau venue de Corée du Sud, Pyongyang serait sur le point de finaliser le développement d’un missile balistique intercontinental (ICBM) capable de transporter une ogive nucléaire jusqu’au cœur du territoire américain. Une perspective qui redessine, une fois de plus, les contours de la sécurité mondiale.
Une déclaration faite en plein cœur de New York
C’est Lee Jae-myung, l’une des principales figures de l’opposition sud-coréenne, qui a sonné l’alarme. En visite à la Bourse de New York, un lieu pour le moins inattendu, il a affirmé que la Corée du Nord se trouvait dans la « phase finale » de ce projet stratégique. Si le développement « ne semble pas être encore abouti », a-t-il nuancé, la ligne d’arrivée ne serait plus très loin.
Cette prise de parole n’est pas anodine. Elle vise sans doute autant à alerter la communauté internationale qu’à mettre la pression sur le gouvernement en place à Séoul.
Pourquoi maintenant ? Le double jeu de Kim Jong-un
Qu’est-ce qui pousse le régime de Kim Jong-un à accélérer la cadence ? Pour Lee Jae-myung, les motivations sont claires. Il s’agirait soit de se forger « un levier dans les négociations avec les États-Unis », soit, plus simplement, de « sécuriser son propre régime ». En clair, ce missile est vu à la fois comme une monnaie d’échange et une assurance-vie.
Dans les deux cas, l’objectif est le même : sanctuariser le pays et s’assurer que personne, pas même Washington, ne puisse menacer sa survie.
La stratégie de Séoul : geler pour mieux contrôler
Face à cette course en avant, l’administration du président sud-coréen Yoon Suk-yeol, connue pour sa ligne plus ferme que celle de son prédécesseur, se retrouve dans une position délicate. L’objectif, désormais, semble moins une dénucléarisation totale et rapide qu’un objectif plus pragmatique : « geler le développement nucléaire, le développement des ICBM et les exportations ».
L’idée serait de mettre en pause un programme de plus en plus menaçant. Un simple arrêt de la production et du développement des armes nucléaires apporterait déjà, selon Séoul, des « gains de sécurité majeurs ». Une façon de limiter les dégâts, faute de pouvoir revenir en arrière.
Un arsenal qui grandit à vue d'œil
Car le temps presse. L’avertissement sud-coréen s’appuie sur des estimations inquiétantes. Le régime de Kim Jong-un produirait actuellement assez de matière fissile pour fabriquer « environ 15 à 20 bombes nucléaires supplémentaires chaque année ». Une capacité de production qui transforme la menace qualitative en un danger quantitatif.
« Si rien n’est fait, leur nombre continuera d’augmenter chaque année », a prévenu Lee Jae-myung, ajoutant que les missiles, eux, « deviendront plus sophistiqués ». Chaque jour qui passe rend le problème plus complexe à résoudre.
Pyongyang dicte ses conditions
Pendant ce temps, Kim Jong-un semble plus confiant que jamais. Il a non seulement balayé l’idée d’une dénucléarisation, mais a aussi renforcé ses liens militaires avec la Russie, trouvant un allié de poids face aux sanctions occidentales. Selon les médias officiels nord-coréens, le dirigeant serait même prêt à reprendre le dialogue avec Washington.
Mais à une condition, non négociable : que les États-Unis abandonnent leur exigence d’un démantèlement total de son programme nucléaire. Dans ce nouveau rapport de force, c’est bien Pyongyang qui, désormais, se sent en position de poser les règles du jeu.
Selon la source : geo.fr