À partir d’un amas de 6 mètres d’excréments, les scientifiques révèlent les secrets des paresseux géants
Auteur: Mathieu Gagnon
Autrefois, le monde abritait des dizaines d’espèces de paresseux, et certains étaient loin, très loin de pouvoir grimper aux arbres. Imaginez un peu : des paresseux de la taille d’un éléphant ! C’est difficile à croire, non ? Des scientifiques se sont penchés sur ce mystère, et ce qu’ils ont découvert est tout simplement fascinant.
Des géants de la taille d'un éléphant, vraiment ?
Oui, vous avez bien lu. Le plus grand de ces anciens paresseux, appelé Megatherium, était aussi gros qu’un éléphant d’Asie et pouvait peser jusqu’à 4 tonnes. Rachel Narducci, une spécialiste qui a étudié leurs fossiles, les décrit comme des « ours grizzlys, mais cinq fois plus gros ». Ça donne une idée de la bête.
Pour comprendre comment certains paresseux sont devenus si énormes, des chercheurs ont analysé plus de 400 fossiles et même de l’ADN ancien. C’est un vrai travail de détective à travers les âges !
La vie sur terre ou dans les arbres : une question de poids
Ceux qui vivaient exclusivement dans les arbres, comme les paresseux d’aujourd’hui, sont toujours restés petits. C’est logique, après tout. Une branche a ses limites, et avec un poids de plusieurs tonnes, la chute serait… disons, fatale. En revanche, ceux qui vivaient au sol n’avaient pas cette contrainte. Ils pouvaient grandir, grandir, et encore grandir. Certains, comme le paresseux de Shasta, étaient plus modestes et vivaient dans les déserts d’Amérique du Nord en se nourrissant de cactus.
Le mystère de leur taille : à quoi ça pouvait bien servir ?
Être grand, c’est bien, mais à quoi ça leur servait au juste ? Les scientifiques pensent que cela leur donnait plusieurs avantages. D’abord, pour se protéger des prédateurs. Face à un animal de 4 tonnes, même les plus féroces chasseurs devaient y réfléchir à deux fois. Ensuite, pour trouver de la nourriture, en atteignant les feuilles les plus hautes des arbres, un peu comme les girafes aujourd’hui.
Mais le plus surprenant, c’est leur amour pour les grottes. Les plus gros utilisaient leurs griffes immenses pour creuser leurs propres abris ! Et dans une grotte de l’Arizona, des paléontologues ont trouvé une preuve de leur passage assez… originale. Ils ont découvert un monticule de crottes de paresseux fossilisées de plus de 6 mètres d’épaisseur ! C’est ce tas incroyable qui a permis d’en apprendre énormément sur leur alimentation et leur mode de vie.
Le climat, le grand chef d'orchestre de leur évolution
Pendant une très longue période, leur taille n’a pas beaucoup changé. Et puis, il y a eu un énorme événement volcanique qui a réchauffé la planète. Pendant cette période chaude, surprise : les paresseux sont devenus plus petits ! Peut-être parce que la chaleur était plus facile à supporter pour un petit corps.
Puis, la Terre a recommencé à se refroidir. Et là, c’est l’inverse qui s’est produit. Plus il faisait froid, plus les paresseux devenaient gros. Un grand corps conserve mieux la chaleur, c’est une adaptation logique pour survivre aux périodes glaciaires.
Des paresseux pour tous les terrains... même dans l'eau !
Ces paresseux terrestres étaient de vrais aventuriers. Ils ont conquis les montagnes des Andes, les plaines, les déserts et même les forêts froides du Canada et de l’Alaska. Mais le plus incroyable, c’est qu’il y avait même une espèce de paresseux marin !
Appelé Thalassocnus, il vivait sur la côte du Pérou et plongeait dans l’océan pour manger des algues, un peu comme les lamantins d’aujourd’hui. Pour ne pas flotter, il avait des os très denses, une adaptation géniale. Certains paresseux terrestres avaient aussi une autre astuce pour se protéger : des petites plaques d’os sous la peau, une sorte d’armure cachée, un héritage de leur cousin le tatou.
Conclusion : Alors, que leur est-il arrivé ?
Leur grande taille, qui les protégeait des autres prédateurs, est devenue un inconvénient. Lents et peu méfiants, ils étaient des proies malheureusement faciles pour les chasseurs humains. Pendant que ces géants se faisaient décimer au sol, leurs petits cousins dans les arbres assistaient à la scène, en sécurité. Enfin, presque… Les dernières espèces de paresseux des Caraïbes ont survécu jusqu’à il y a 4 500 ans, avant de disparaître peu après l’arrivée de l’Homme sur leurs îles. Une fin un peu triste pour une famille d’animaux si extraordinaire.
Selon la source : scitechdaily.com