Une enseignante otage des pirates somaliens raconte le moment glaçant face à un enfant armé

Jessica Buchanan travaillait comme humanitaire en Somalie. Le 25 octobre 2011, elle devait se rendre dans la ville de Galkayo pour une mission. Dans une nouvelle interview pour LADbible, elle a raconté qu’elle avait un mauvais pressentiment. ‘Je ne le sentais pas bien. Je sentais que quelque chose clochait‘, a-t-elle confié. Mais tous les protocoles de sécurité étaient au vert, alors elle s’est dit : ‘Quelles sont les chances que quelque chose de mal arrive ?’

Malheureusement, ses craintes se sont réalisées. Sur le chemin du retour, son convoi a été arrêté par des hommes en uniforme de police. C’était un piège. Jessica et son collègue danois de 60 ans, Paul Hagen Thisted, ont été enlevés. Ils ont été emmenés de force vers le sud, changeant de véhicules à plusieurs reprises pour brouiller les pistes.

C’est au milieu de la nuit, dans l’obscurité la plus totale, que Jessica a vécu l’un des moments les plus choquants de sa captivité. ‘J’entends une voix aiguë derrière moi, et je me dis, ‘Mon Dieu, c’est étrange, il y a une femme impliquée », a-t-elle raconté. Mais ce n’était pas une femme. ‘Finalement, ma curiosité a pris le dessus, je me suis retournée et il y avait un petit enfant derrière moi, peut-être de 9 ans ? Et il portait des ceintures de munitions et il avait un AK-47 – et il était aussi grand que lui‘.

L’enfant l’a regardée, lui a fait un petit signe de tête, et lui a ordonné de se retourner. ‘J’ai appris plus tard que son nom était Abdulahi’, a poursuivi Jessica. ‘Il avait en fait 11 ans mais était petit pour son âge, et il avait déjà tué trois personnes. Il apprenait le ‘métier’ familial : l’enlèvement contre rançon’. Une révélation qui montre la banalisation de la violence dans cette région, même chez les plus jeunes.

Le chef du groupe, un homme nommé ‘Abdi’, a été clair : ‘Nous voulons juste de l’argent’. Mais ses exigences étaient complètement démesurées. Il a demandé 45 millions de dollars aux gouvernements danois et américain. ‘Nous essayions de leur expliquer : ‘nous sommes deux travailleurs humanitaires, nous ne sommes pas un porte-conteneurs et son équipage’. C’était incroyablement effrayant et frustrant’, a raconté Jessica.

Pour faire pression, les pirates jouaient avec leurs nerfs. ‘Il nous conduisait à l’aéroport et nous pensions que c’était le jour de la libération. Et puis il se retournait et nous disait : ‘Dites au revoir, à moins qu’on n’ait les 45 millions, vous ne reverrez jamais ces avions ». Un jeu ‘cruel’ qui s’ajoutait à des conditions de détention très difficiles. Jessica est tombée gravement malade, victime d’une infection urinaire. Lors d’un dernier appel ‘preuve de vie’, elle a supplié qu’on l’aide, disant qu’elle sentait qu’elle allait mourir.

Et puis, neuf jours après cet appel, le miracle. ‘J’entends la nuit exploser en coups de feu’, se souvient-elle. Au début, elle a cru qu’un autre groupe les enlevait et qu’elle n’allait pas survivre. Mais quelqu’un l’a attrapée et lui a dit en anglais : ‘Jessica, c’est bon. Vous êtes en sécurité maintenant‘. C’était un soldat américain. Sur ordre du président Barack Obama, 24 Navy SEALS avaient été parachutés près de leur campement pour les libérer. Neuf pirates ont été tués lors de l’opération.

Selon la source : lovewhatmatters.com