Champignons : plus de 500 intoxications graves depuis juillet, les recommandations des experts
Auteur: Adam David
C’est un rituel d’automne pour des milliers de Français : le panier sous le bras, à la recherche de cèpes ou de girolles. Mais cette passion bucolique peut vite virer au drame. Depuis le 1er juillet, les centres antipoison ont déjà recensé près de 500 cas d’intoxication, un chiffre qui alerte l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
Derrière les troubles digestifs, des atteintes sévères
Le plus souvent, tout commence par des troubles digestifs classiques : nausées, vomissements, douleurs au ventre. Des symptômes désagréables mais que l’on croit, à tort, souvent bénins. Le problème, c’est que derrière ces premiers signes peuvent se cacher des atteintes bien plus graves, touchant le foie ou les reins et nécessitant une hospitalisation en urgence. L’an dernier, la saison s’était soldée par 23 cas graves, et ce n’est qu’une question de chance si aucun décès n’a été à déplorer.
L'erreur d'identification, principal danger dans les sous-bois
La cause principale de ces accidents ? Presque toujours la même : une erreur d’identification. Un champignon qui ressemble à un autre, un détail qui échappe, et le repas de fête se transforme en visite aux urgences. On pense cueillir une coulemelle, on ramasse en réalité une lépiote toxique. C’est la confusion la plus fréquente, et aussi l’une des plus dangereuses.
Une seule erreur, un seul champignon vénéneux dans une poêlée, suffit à rendre tout le plat toxique. L’Anses le martèle : la prudence est la mère de toutes les sûretés.
Le piège des applications mobiles et autres mauvaises habitudes
À l’ère du tout-numérique, beaucoup se fient à leur smartphone pour identifier leur récolte. Grave erreur, prévient l’Anses. Les applications de reconnaissance sont jugées encore bien trop peu fiables et peuvent facilement induire en erreur. D’autres gestes, qui semblent anodins, sont aussi pointés du doigt : cueillir des spécimens trop vieux ou abîmés, et surtout les transporter dans un sac en plastique où ils macèrent et deviennent toxiques.
Certaines personnes sont plus vulnérables que d'autres
Tout le monde n’est pas égal face au risque. L’agence sanitaire est très claire sur ce point : on ne donne jamais de champignons sauvages à de jeunes enfants. Leur organisme est tout simplement trop immature pour gérer les toxines, même à faible dose. La prudence est également de mise pour les femmes enceintes et les personnes âgées, qui sont bien plus susceptibles de développer des complications sévères en cas d’empoisonnement.
Les bons réflexes qui peuvent tout changer
Si, malgré tout, des symptômes apparaissent après un repas – parfois jusqu’à 12 heures plus tard –, un seul réflexe : ne pas attendre. Il faut contacter immédiatement un centre antipoison ou composer le 15. Et surtout, gardez les restes du repas ou, mieux, une photo de la cueillette. Ce simple cliché peut s’avérer précieux pour les médecins qui cherchent à identifier le coupable.
Avant même d’en arriver là, la prévention reste la meilleure arme. La règle d’or est simple : ne ramasser que ce que l’on connaît parfaitement. Au moindre doute, on laisse sur place ou, encore mieux, on fait vérifier sa récolte par un pharmacien ou une association de mycologues. C’est un service souvent gratuit, qui peut littéralement sauver une vie.
le champignon, un plaisir qui se mérite
Enfin, n’oubliez jamais la cuisson. Un champignon sauvage, même comestible, ne se mange jamais cru. Vingt à trente minutes à la poêle, ou quinze minutes dans l’eau bouillante, suffisent à éliminer certaines substances mal tolérées et à le rendre digeste. Des gestes simples, de bon sens, qui permettent de profiter des trésors de la forêt sans jouer à la roulette russe avec sa santé.
Selon la source : aufeminin.com