Frelon asiatique : comprendre les risques et adopter les bons gestes de prévention
Auteur: Adam David
Avec le retour des beaux jours, il refait son apparition dans nos jardins et sur nos balcons. Le frelon à pattes jaunes, ou « frelon asiatique », n’est plus un simple fait divers estival, mais une préoccupation bien installée sur le territoire français. Un récent rapport de l’Anses et de Santé publique France vient de mettre des chiffres sur une double inquiétude : celle pour notre santé, mais aussi pour la survie des abeilles.
L'envahisseur discret devenu omniprésent
Son histoire en France est récente, mais son succès, foudroyant. Arrivé accidentellement en 2004, probablement dans une cargaison de poteries chinoises, ce prédateur a connu une expansion fulgurante. Aujourd’hui, il a colonisé la quasi-totalité de l’Hexagone, s’adaptant remarquablement à nos climats.
Son succès, il le doit à une redoutable efficacité et à l’absence de prédateurs naturels locaux pour freiner sa progression. Chaque printemps, une seule reine fondatrice peut donner naissance à une colonie de plusieurs milliers d’individus à la fin de l’été. C’est à ce moment-là que la pression se fait la plus forte.
Un fléau pour les abeilles et la biodiversité
Si sa piqûre inquiète l’humain, son impact le plus dévastateur se mesure sans doute sur la biodiversité. Le frelon asiatique est un redoutable prédateur d’insectes, avec une cible de choix : l’abeille domestique, qui représente jusqu’à deux tiers de son régime alimentaire.
Sa technique est redoutable. En se postant en vol stationnaire devant les ruches, il capture les butineuses pour nourrir ses larves, décimant des colonies entières en quelques semaines. Ce carnage silencieux met en péril non seulement la production de miel, mais aussi la pollinisation, ce maillon essentiel de nos écosystèmes.
Quel danger réel pour l'homme ?
Alors, faut-il vraiment en avoir peur ? Le rapport des autorités sanitaires, qui analyse dix ans de données, vient nuancer le tableau. Contrairement à une idée reçue, sa piqûre n’est pas intrinsèquement plus toxique que celle de son cousin européen ou d’une guêpe. Le vrai danger vient d’ailleurs.
Il réside d’une part dans le risque de réaction allergique (un choc anaphylactique), comme pour toute piqûre d’hyménoptère. D’autre part, et c’est sa particularité, dans les attaques multiples. S’il est peu agressif loin de son nid, le frelon asiatique peut lancer une attaque collective et massive pour le défendre. Et c’est là que la situation peut devenir critique, même pour une personne non allergique.
Savoir réagir : les bons réflexes à adopter
Face à lui, la première règle est simple : ne pas paniquer. Un frelon seul en train de butiner sur une fleur n’est généralement pas une menace directe. Il ne faut pas chercher à l’écraser. Le problème, c’est le nid. Souvent sphérique et de couleur papier mâché, il peut être caché haut dans un arbre, mais aussi dans une haie, un cabanon de jardin, voire sous une toiture.
Si vous en découvrez un, surtout, n’intervenez jamais vous-même. Tenter de le détruire est la quasi-assurance de déclencher une attaque violente. Le seul réflexe à avoir est de s’éloigner sans geste brusque et de contacter sa mairie, qui pourra orienter vers des professionnels spécialisés et agréés pour une destruction sécurisée.
apprendre à vivre avec une menace contrôlée
Le frelon à pattes jaunes fait désormais partie de notre environnement. Plutôt que de céder à une psychose paralysante, la clé réside dans une vigilance éclairée et une prévention collective. Apprendre à le reconnaître, protéger les ruchers avec des dispositifs adaptés et laisser les spécialistes gérer les nids sont les piliers d’une cohabitation forcée mais gérable.
Une cohabitation qui nous rappelle, une fois de plus, la fragilité des équilibres que la mondialisation vient parfois, et bien involontairement, bousculer.
Selon la source : science-et-vie.com