Leur robe dorée, leur regard doux, leur queue qui bat en permanence… Le Golden Retriever est sans doute l’une des figures les plus familières et aimées du monde canin. Intelligent, patient et d’une loyauté sans faille, il incarne pour beaucoup le compagnon idéal. Mais derrière cette image d’Épinal se cache une réalité plus sombre, une ombre au tableau qui inquiète éleveurs et propriétaires : leur espérance de vie a considérablement chuté.
De 18 à 12 ans : une chute vertigineuse
Les chiffres sont sans appel. Aujourd’hui, un Golden Retriever vit en moyenne entre 10 et 12 ans. Un chiffre qui peut paraître honorable, jusqu’à ce qu’on le compare à celui de ses aïeux. Il y a quelques décennies à peine, il n’était pas rare que ces chiens atteignent fièrement 16, voire 18 ans. En une poignée de générations, la race a donc perdu près d’un tiers de sa longévité. Comment expliquer un tel recul ?
L’histoire d’Augie, une femelle Golden qui a vécu jusqu’à l’âge record de 20 ans aux États-Unis, nous rappelle que le potentiel est là. Adoptée à 14 ans, elle prouve que dépasser la moyenne est possible, mais elle est devenue une exception qui confirme une tendance malheureusement bien réelle.
Les raisons d'un déclin : victime de son succès ?
La première explication est aussi la plus cruelle : le cancer. La race est devenue génétiquement prédisposée à plusieurs formes de tumeurs (hémangiosarcomes, lymphomes…), à tel point que plus de 60 % des Golden Retrievers en sont aujourd’hui victimes. C’est la principale cause de mortalité, et de loin.
Victime de sa popularité, le Golden a aussi subi les affres d’un élevage de masse. Pour répondre à la demande, des pratiques peu scrupuleuses, sans tests génétiques rigoureux, ont favorisé la transmission de tares héréditaires. Dysplasie de la hanche, problèmes cardiaques, hypothyroïdie… la liste des maux qui guettent la race s’est allongée.
Enfin, comme nous, nos compagnons à quatre pattes subissent notre mode de vie moderne. Une alimentation parfois inadaptée, le manque d’exercice ou l’exposition à des polluants environnementaux sont autant de facteurs qui, mis bout à bout, peuvent peser sur leur organisme.
Repérer les premiers signes de l'âge
Le temps qui passe ne se manifeste pas différemment chez le Golden que chez d’autres grands chiens. L’énergie diminue, les siestes s’allongent. Le poil blanchit, surtout autour du museau et des yeux, leur donnant cet air de sage patriarche. On observe parfois une fluctuation de poids, liée à un métabolisme plus lent, ou une perte d’appétit.
Il faut être attentif à des signes plus subtils : un essoufflement après un effort modéré, une tendance à s’isoler pour chercher le calme. Ces changements ne sont pas anodins. Ils signalent le passage à un nouveau chapitre de leur vie, celui où ils auront besoin de plus d’attention et de soins adaptés.
Peut-on inverser la tendance ?
Si la génétique reste un facteur déterminant, le tableau n’est pourtant pas si noir. Les propriétaires ont un vrai rôle à jouer pour offrir les meilleures années à leur compagnon. Et cela commence bien avant l’adoption, en choisissant un éleveur sérieux qui teste ses reproducteurs pour les maladies héréditaires.
Une fois à la maison, la discipline est de mise. Le Golden est un gourmand, et le surpoids est son ennemi numéro un : il aggrave les problèmes articulaires et cardiaques. Une alimentation de qualité, des portions contrôlées et un exercice quotidien (promenades, natation, jeux) sont donc non négociables pour le maintenir en forme, physiquement et mentalement.
plus qu'un chien, un engagement
Finalement, la question de la longévité du Golden Retriever dépasse les simples statistiques. Elle nous interroge sur notre responsabilité. Un suivi vétérinaire régulier, incluant bilans sanguins et contrôles dentaires, permet de dépister tôt d’éventuels problèmes. La stérilisation, quant à elle, peut réduire le risque de certains cancers.
Aimer un Golden Retriever, c’est donc accepter cette part de fragilité. C’est s’engager à lui offrir un cadre de vie sain et stimulant, pour que chaque année passée à ses côtés soit la plus belle possible, qu’elles soient 10, 12 ou, avec un peu de chance, beaucoup plus.
Selon la source : wamiz.com