Le Royaume-Uni est peut-être « déjà en guerre » avec la Russie, prévient une ex-cheffe du MI5
Auteur: Simon Kabbaj
C’est une affirmation qui fait froid dans le dos, et elle ne vient pas de n’importe qui. L’ancienne directrice du MI5, les services de renseignement britanniques, a déclaré que le Royaume-Uni était peut-être ‘déjà en guerre’ avec la Russie. Selon la baronne Manningham-Buller, Poutine serait en train de mener une ‘guerre d’un genre différent’ sous le nez des Britanniques, une guerre faite de cyberattaques, d’espionnage et de sabotage. Un avertissement très sérieux qui nous rappelle que les conflits modernes ne se livrent pas qu’avec des chars et des avions.
Une guerre de l'ombre déjà en cours ?
Pour un œil non averti, la multiplication des cyberattaques et des affaires d’espionnage au Royaume-Uni ces derniers mois pourrait ressembler à des incidents isolés. Mais pour les chefs du renseignement, il pourrait y avoir un lien sinistre entre tous ces événements. L’idée a d’abord été lancée en juin par une autre experte, le Dr Fiona Hill. Elle a suggéré que ‘les empoisonnements, les assassinats, les opérations de sabotage, toutes sortes de cyberattaques et d’opérations d’influence’ l’amenaient à la conclusion que ‘la Russie est en guerre avec nous’.
Un soutien de poids à cette théorie
Et c’est cette théorie que l’ancienne patronne du MI5 vient de soutenir. Dans un podcast, la baronne Manningham-Buller, qui a 34 ans de service à son actif, a déclaré : ‘Fiona Hill a peut-être raison de dire que nous sommes déjà en guerre avec la Russie. C’est une guerre d’un genre différent, mais l’hostilité, les cyberattaques, les attaques physiques, le travail de renseignement, sont considérables’. Un soutien de poids qui donne beaucoup de crédibilité à cette hypothèse inquiétante.
Poutine, un homme qui a une 'revanche à prendre'
Selon l’ancienne directrice du MI5, qui a dirigé les services de 2002 à 2007, Poutine a une ‘revanche à prendre’ contre l’Occident suite à la réponse mondiale à son invasion de l’Ukraine. Elle se souvient l’avoir rencontré en 2005, à une époque où tout le monde espérait encore pouvoir faire de la Russie un ‘partenaire potentiel’. ‘Mais en fait, nous nous sommes trompés’, a-t-elle admis. ‘La Russie est extrêmement hostile à l’Occident, et nous l’avons vu de toutes sortes de manières’.
Le souvenir glaçant de l'affaire Litvinenko
Pour illustrer cette hostilité, elle a rappelé une affaire qui avait glacé le sang de toute l’Angleterre. ‘Je n’avais pas anticipé qu’en moins d’un an, il ordonnerait le meurtre d’Alexandre Litvinenko dans les rues de Londres’, a-t-elle raconté. Litvinenko, un ancien officier du FSB russe devenu un critique virulent de Poutine, est mort empoisonné au polonium-210 en 2006 à Londres. Une enquête britannique a conclu que le meurtre avait ‘probablement’ été commandité par Poutine lui-même. Un assassinat digne d’un roman d’espionnage, en plein cœur de la capitale britannique.
Conclusion : une prise de conscience nécessaire
Selon la source : news.sky.com