Des scientifiques découvrent par accident un nouvel organe dans le corps humain
Auteur: Simon Kabbaj
On pourrait penser qu’au XXIe siècle, on connaît le corps humain par cœur, dans ses moindres recoins. Eh bien, détrompez-vous ! Une équipe de scientifiques néerlandais vient de faire une découverte totalement inattendue, et par pur hasard : ils ont trouvé un nouvel organe, caché là où personne ne l’avait jamais vu, juste derrière notre nez. Une trouvaille qui pourrait avoir des conséquences très importantes, notamment pour les patients atteints de cancer.
Comment la recherche sur le cancer de la prostate a mené à une découverte dans la tête
C’est l’une de ces belles histoires de ‘sérendipité’ en science, une découverte faite alors qu’on cherchait tout autre chose. En septembre 2020, des chercheurs de l’Institut du Cancer des Pays-Bas étudiaient le cancer de la prostate. Pour cela, ils utilisaient des scanners très perfectionnés (CT et PET scans) après avoir injecté aux patients un glucose radioactif. L’idée est que les tumeurs, qui consomment beaucoup de sucre, ‘s’allument’ sur les images.
La surprise sur les scanners : deux zones qui brillent de manière inattendue
Mais en regardant les images de tout le corps, les scientifiques ont remarqué quelque chose d’étrange. Dans la tête des patients, deux zones brillaient de manière très intense, alors qu’il n’y avait aucune tumeur à cet endroit. En y regardant de plus près, ils ont compris qu’ils étaient tombés sur quelque chose d’inconnu : une paire de glandes salivaires dont personne ne soupçonnait l’existence.
Bienvenue aux 'glandes salivaires tubaires'
Il a bien fallu donner un nom à ce nouvel organe. L’équipe a décidé de les appeler les ‘glandes salivaires tubaires‘. Pourquoi ce nom ? Parce qu’elles se trouvent juste derrière le nez, dans l’espace où la cavité nasale rejoint la gorge, près d’une structure appelée le ‘torus tubaire’. Et leur fonction est la même que celle des autres glandes salivaires : produire de la salive pour lubrifier et humidifier la gorge derrière le nez et la bouche.
Comment a-t-on pu passer à côté pendant des siècles ?
La question est légitime : comment un organe, même petit, a-t-il pu échapper aux anatomistes pendant des siècles ? Le Dr Wouter Vogel, l’un des chercheurs, a une explication. D’abord, ces glandes sont très petites et situées dans une zone ‘peu accessible’. Ensuite, on ne les a découvertes que grâce à une ‘imagerie très sensible‘ qui n’existait pas avant. ‘Jusqu’à présent, nous pensions que les seules glandes salivaires dans cette zone étaient microscopiques et réparties partout’, a-t-il expliqué. ‘Alors imaginez notre surprise quand nous avons trouvé celles-ci’.
Une découverte cruciale pour les patients atteints de cancer
Cette découverte n’est pas qu’une simple curiosité anatomique. Elle pourrait avoir un impact énorme sur la vie de nombreux patients atteints de cancers de la tête et du cou. En effet, l’un des effets secondaires les plus courants de la radiothérapie dans cette zone est la bouche sèche et les difficultés à avaler, car les rayons abîment les glandes salivaires. Or, jusqu’à présent, personne n’essayait de protéger ces glandes tubaires, tout simplement parce qu’on ne savait pas qu’elles existaient ! ‘Un seul ‘tir’ mal dirigé’ pouvait les endommager de manière permanente, a expliqué le Dr Vogel.
L'espoir d'améliorer la qualité de vie des malades
Maintenant que l’on connaît leur existence et leur emplacement, les radiothérapeutes vont pouvoir faire en sorte de les éviter lors des traitements. ‘La prochaine étape est de trouver comment préserver cet organe pendant le traitement’, disent les chercheurs. C’est un immense espoir pour améliorer la qualité de vie de milliers de patients, en leur évitant l’un des effets secondaires les plus pénibles de leur traitement.
Conclusion : une belle leçon d'humilité scientifique
Selon la source : livescience.com