Causes de l’autisme : ce que dit l’OMS face aux affirmations de RFK Jr. sur le Tylenol
Auteur: Simon Kabbaj
Les causes de l’autisme sont un sujet de recherche scientifique intense depuis des décennies. Mais c’est aussi une cible de choix pour des affirmations non prouvées et des polémiques. Le consensus scientifique actuel se heurte de plein fouet aux récentes déclarations de l’administration Trump et de son ministre de la Santé, Robert F. Kennedy Jr., qui pointent du doigt le Tylenol (paracétamol). Faisons le point sur ce que disent les grandes autorités de santé, sur la controverse du Tylenol, et sur ce que les preuves scientifiques indiquent réellement.
Le consensus scientifique : une origine à plusieurs facettes
Les plus grandes organisations de santé, comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et les Centres de contrôle des maladies américains (CDC), sont unanimes : il n’y a pas de cause unique à l’autisme. Il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental qui résulte d’une interaction complexe entre plusieurs facteurs.
La génétique : le plus grand facteur de risque
Le facteur de risque le plus important, et de loin, c’est la génétique. Des centaines de gènes ont été liés à un risque accru d’autisme. On estime que les facteurs génétiques sont responsables d’une part très importante des cas. Ces gènes affectent la manière dont le cerveau se développe, notamment la façon dont les neurones se connectent et communiquent entre eux.
Les facteurs environnementaux : des pistes, pas des certitudes
Bien que moins influents, certains facteurs environnementaux ont été identifiés comme des risques potentiels. Parmi eux :
- L’âge avancé des parents.
- Des complications à la naissance (grande prématurité, très faible poids).
- Certaines maladies de la mère pendant la grossesse (infections sévères, diabète…).
Il est aussi très important de rappeler que les autorités de santé du monde entier ont définitivement réfuté tout lien entre les vaccins et l’autisme.
L'affirmation sur le Tylenol : sur quoi se base-t-elle ?
La controverse actuelle vient donc de l’affirmation de l‘administration Trump selon laquelle la prise de paracétamol pendant la grossesse serait liée à un ‘risque très accru d’autisme’. Cette affirmation semble s’appuyer sur un petit nombre d’études dites ‘observationnelles’ qui ont suggéré une corrélation. Mais une corrélation n’est pas une preuve de cause à effet. Le grand problème de ces études, c’est qu’elles ne peuvent pas dire si le lien est dû au médicament lui-même ou à la raison pour laquelle la mère l’a pris (une forte fièvre, une infection…). Or, on sait que la fièvre et les infections non traitées pendant la grossesse sont, elles, de vrais facteurs de risque.
La riposte de la communauté scientifique : des preuves faibles et contradictoires
La réaction du monde médical a été immédiate et cinglante. Les experts soulignent que les preuves d’un lien sont limitées, incohérentes et contradictoires. De nombreuses autres études, souvent plus vastes et plus rigoureuses, n’ont trouvé aucune relation de cause à effet. C’est le cas d’une immense étude suédoise sur 2,4 millions de naissances, qui a conclu que le lien était une ‘association non causale’.
Le danger de diaboliser le paracétamol
Les grandes organisations de gynécologues-obstétriciens ont maintenu leurs recommandations : le paracétamol reste l’une des options les plus sûres et les plus nécessaires pour traiter la douleur et la fièvre chez les femmes enceintes. Elles avertissent que conseiller aux femmes de ‘tenir le coup’ sans rien prendre est dangereux. Une forte fièvre non traitée peut provoquer des fausses couches ou des malformations, des risques bien réels et prouvés, contrairement au lien avec le Tylenol.
Conclusion : la vérité est du côté du consensus scientifique
Selon la source : pbs.org