On nous annonce souvent le passage de nouvelles comètes, comme celles prévues pour octobre 2025. C’est toujours un petit événement. Mais pour ceux qui s’en souviennent, le spectacle de 1997 était d’une toute autre ampleur. Une comète si brillante, si présente, qu’on l’a tout simplement appelée « la Grande Comète ».
Si vous étiez trop jeune ou pas encore né, vous avez manqué quelque chose d’assez unique. Laissez-moi vous raconter cette histoire, celle d’un point lumineux qui a fasciné le monde entier pendant une durée record.
Une découverte faite par le plus grand des hasards
Tout a commencé une nuit d’été, le 23 juillet 1995. Alan Hale, un astronome professionnel, observait le ciel depuis son jardin au Nouveau-Mexique. Ce soir-là, il n’était même pas à la recherche de quelque chose de nouveau. Il attendait simplement une comète déjà connue.
Il a pointé son télescope vers une zone du ciel, près de la constellation du Sagittaire. Et là, surprise. « Dès que j’ai regardé, j’ai vu un objet flou à côté », a-t-il raconté. Il a tout de suite su que ce n’était pas normal. Quelques semaines plus tôt, cet objet n’était pas là. Après quelques vérifications rapides, il a compris qu’il avait probablement découvert une nouvelle comète. Un coup de chance, un vrai !
Deux hommes, une même comète, à 600 km de distance
Mais l’histoire est encore plus folle. Au même moment, à plus de 600 kilomètres de là, en Arizona, un amateur d’astronomie nommé Thomas Bopp regardait le ciel avec le télescope d’un ami. Et devinez quoi ? Lui aussi a remarqué ce même point flou, au même endroit.
Comme Alan Hale, il a consulté ses cartes du ciel et n’a rien trouvé de répertorié. Il a donc décidé d’alerter le bureau officiel des découvertes astronomiques. Mais sa méthode était… disons, un peu datée. Il a envoyé un télégramme ! Oui, un vrai télégramme.
Pourquoi ce nom : Hale-Bopp ?
Pendant que le télégramme de Thomas Bopp faisait tranquillement son chemin, Alan Hale, lui, avait déjà envoyé plusieurs e-mails avec les coordonnées précises de l’objet. Son alerte est évidemment arrivée bien avant.
Le responsable du bureau de l’époque s’en était même amusé : « Plus personne n’envoie de télégrammes ! Le temps que le sien arrive, Alan Hale nous avait déjà envoyé trois e-mails. » Mais, beau joueur, le monde scientifique a reconnu que les deux hommes avaient fait la découverte la même nuit, indépendamment l’un de l’autre. La comète a donc été baptisée Hale-Bopp, en l’honneur de ses deux découvreurs.
Une comète géante, un spectacle record
Si Hale-Bopp était si spectaculaire, c’est surtout à cause de sa taille hors-norme. Son noyau, le cœur de glace et de roche, mesurait environ 60 kilomètres de diamètre. Pour vous donner une petite idée, c’est à peu près cinq fois plus gros que l’astéroïde qui aurait provoqué l’extinction des dinosaures. Un vrai monstre cosmique.
C’est grâce à cette taille colossale qu’elle est restée visible si longtemps. Elle a battu tous les records, en restant visible à l’œil nu pendant 18 mois entiers entre 1996 et 1997. Le record précédent, détenu par la « Grande Comète de 1811 », n’était que de 260 jours. Hale-Bopp a presque doublé la mise !
Conclusion : Prochain rendez-vous... dans très, très longtemps
La comète Hale-Bopp a fait son dernier passage au plus près du Soleil le 1er avril 1997, avant de repartir dans les profondeurs glaciales de l’espace. Son voyage est incroyablement long, il lui faut environ 2 534 ans pour faire un tour complet.
Alors, si vous l’avez ratée, ne vous en faites pas trop. Vous aurez une autre chance de la voir. Il faudra juste être un tout petit peu patient… Le prochain passage est prévu aux alentours de l’an 4380. D’ici là, on se contentera des souvenirs et des magnifiques photos qu’elle nous a laissées.
Selon la source : iflscience.com